Hier
midi, au Saint-Alexis, une nuée de journalistes attend que Maud Fontenoy et Patrick
Poivre d’Arvor leur accordent un petit moment. Objectif : capter l’état d’esprit
de la navigatrice la veille d’un tel départ. D’ailleurs, on sent bien qu’elle
ne vit pas un jour comme les autres, elle avait l’air ailleurs, préoccupée. Le
plus normal du monde. A l’écart, elle envoie des derniers mails et n’a qu’une
hâte : se retrouver dans ce qui va être sa vie pour cinq mois, son bateau. « C’est
le moment de rentrer dans sa bulle », souffle une proche. « Elle préférerait d’ailleurs
être dans son bateau à ce moment précis pour fignoler les dernières bricoles ».
On apprendra par la même occasion que Maud pleure beaucoup au moment de quitter
la terre ferme pour si longtemps. Du coup, elle ne souhaite pas que les vedettes
l’escortent sur une trop longue distance. Elle nous avait confié auparavant que
le plus dur c’est de dire « au revoir ». T-shirt, short, basket Patrick Poivre
d’Arvor arrive enfin. A peine débarqué hier matin, le journaliste repartira demain
soir. Le temps de soutenir et d’encourager la jeune femme avec laquelle PPDA partage
la même passion pour la navigation. Entre accolades et confidences, les deux complices
se prêtent au jeu des photographes sur la plage de Boucan-Canot.
Soutenue
par Ségolène Royal « Une exceptionnelle démonstration de courage »
Hier
A 17 h, Ségolène Royal en visite à La Réunion, s’est rendue au Port, lieu d’amarrage
du voilier L’Oréal Paris. La tâche ne lui a pas été de toute facilité, sa tenue,
une jupe courte à fleurs, ne lui a pas permis de se montrer très agile : pour
monter sur le pont, elle a dû quitter ses chaussures et s’accrocher, telle une
acrobate, à une échelle métallique scellée sur la paroi du quai. La prétendante
à la candidature socialiste s’est exercée à des allusions politiques. Elle a reconnu
avec le sourire que « si elle naviguait au portant dans l’opinion, elle affrontait
aussi certains vents contraires au sein du PS et devait elle aussi tirer des bords
pour maintenir son cap et atteindre son but ». En outre, la présidente de la région
Poitou-Charentes a précisé que cette visite était « d’ordre privé » et qu’il s’agissait
d’une réponse « à l’invitation de Maud Fontenoy ». Après des embrassades, Ségolène
Royal a confié à Maud Fontenoy « son admiration devant son exceptionnelle démonstration
de courage, sa confiance en soi et sa force intérieure dans la solitude de cette
longue et difficile navigation autour du monde ». Cet exploit a d’autant plus
de valeur « que c’est une femme qui l’accomplit ». Maud Fontenoy, PPDA et Ségolène
Royal ont ensuite eu un entretien privé d’une demi-heure. Ils ont été rejoints
par Patrick Rabin, vice-président de l’Oréal Paris.
Quatre
questions à PPDA « Son sourire apaise tout »
Pourquoi
avoir parrainé Maud Fontenoy dans cette aventure ?
Je la suis depuis toujours.
Elle dégage un effet d’entraînement exceptionnel. Du coup, les enfants l’écoutent,
les sponsors la suivent. Des aventuriers, il y en a plein, mais Maud avait quelque
chose de charismatique. Par ailleurs, elle est très opiniâtre. Elle a un optimisme
conjoncturel. Son sourire apaise tout, c’est ça que j’aime.
Qu’est
ce qui vous touche chez elle ?
Ce sont des gens qui vont au bout de leur
absolu. Ils mettent la barre à un certain niveau et ils vont essayer d’y arriver.
Maud se décide et agit. A ma modeste échelle, je me suis imposé des choses à franchir,
comme le marathon de New York. Dans ses objectifs, elle fonce, elle va tout faire
pour réussir, et ce d’autant plus qu’elle additionne les obstacles.
Vous
appréciez également le côté écologique de son périple ?
Oui, bien sûr.
Les marins sont touchés par l’environnement depuis plus longtemps que les autres.
Je me souviens d’une ancienne course où on avait essuyé deux dépressions. Les
marins allaient déposer leurs mégots dans un petit sac plastique alors qu’il y
avait des vents infernaux. N’importe qui d’autre les aurait jetés en plein milieu
de l’océan. Pour venir aujourd’hui, j’ai eu la chance de survoler La Réunion.
Et des gens profitent de jeter leurs réfrigérateurs dans la nature. C’est criminel
! Toujours est il que beaucoup se sont mis à l’écologie. Mon meilleur ami à TF1,
Nicolas Hulot, alerte la population. Et si rien ne bouge du côté des décideurs,
il menace de se présenter à la présidentielle. Il avertit les politiques.
Comment
allez-vous suivre Maud dans son tour du monde ?
Je vais veiller au départ.
J’ai trouvé le temps de venir un jour et demi malgré mon emploi du temps très
chargé. Cela me ferait plaisir d’être là pour le passage du cap Horn. Et je reviendrai
à La Réunion pour son retour.
D.
F. B.
