NewsLetters

Service Newsletter de Maud Fontenoy
vendredi 21 juillet 2006 13:07 Départ de La Rochelle

Chers amis,

Ça y est, cette fois ci c'est parti, nous avons largué hier soir les amarres de L'Oréal Paris !

Tout le matériel que nous attendions est enfin à bord. Merci à toute l'équipe du Port de Pêche qui, depuis une semaine, nous accueille chaleureusement et nous donne de sérieux coups de mains.

Nous quittons donc la belle ville de La Rochelle, un peu fatigués par la course de ces dernières semaines mais heureux de retrouver le large.

Arrivée prévue à La Réunion dans environ 45 jours (mais comme d'habitude ça déprendra de la météo). Pour le moment il n'y a pas beaucoup de vent et nous devrions l'avoir dans le nez... mais tout peut s'arranger ;-)

Je penserai bien à vous pendant ce mois et demie.

Courant septembre, je repasserai en métropole pour récupérer quelques affaires... mais avant cela rendez-vous sur le site, toutes les semaines, pour des nouvelles en direct du bateau.

Je vous embrasse,

A très vite,

Maud _______________________________________________________________

P.S: Un geste pour la planète. Pendant mes vacances, je sélectionne mes souvenirs: En voie de disparition, les objets provenant d'animaux, de minéraux ou de plantes (écailles de tortue, ivoire, coraux, bois rares...), menacent directement certaines espèces : il faut les boycotter, de même que les animaux vivants. Le trafic d'espèces sauvages vient au troisième rang mondial, après celui de la drogue et des armes. Favoriser l'emploi : Les souvenirs à rapporter de préférence sont ceux qui participent à l'équilibre économique des communautés locales concernées.


[25 juillet 2006]
Maud Fontenoy en route pour La Réunion

Maud Fontenoy qui, en octobre, s’attaquera à un tour du monde à l’envers au départ de notre île a appareillé dimanche de La Rochelle, cap sur La Réunion. Si les conditions lui sont favorables, elle devrait atteindre la Pointe-des-Galets dans 45 jours.


Le compte à rebours qui doit conduire en octobre Maud Fontenoy sur la ligne de départ de son tour du monde à l’envers au départ de notre île a été déclenché dimanche. La navigatrice, qui a déjà à son actif les traversées de l’Atlantique Nord et du Pacifique à la rame, a appareillé de La Rochelle avec quelques équipiers sur L’Oréal Paris. “Arrivée prévue à la Pointe-des-Galets dans environ 45 jours, indique Maud Fontenoy, mais comme d’habitude çà dépendra de la météo. Pour le moment il n’y a pas beaucoup de vent et nous devrions l’avoir dans le nez... mais tout peut s’arranger.”

Everest maritime
C’est à La Rochelle où son voilier a été construit que Maud Fontenoy a peaufiné les derniers réglages. Elle s’y est entraînée sous la houlette de Jean-Luc Van Den Heede qui n’est autre que l’ancien propriétaire de son bateau baptisé à l’époque Adrien. Long de 26 m, large de 5,40 m avec un tirant d’eau de 4,60 m, le mât de ce voilier se dresse à 28,60 m au-dessus de l’eau. Son accastillage comprend une grande voile de 170 m2, un génois de 170 m2, un solent de 85 m2, une trinquette de 30 m2, un spi léger de 450 m2 et un spi lourd de 350 m2. La coque est en aluminium. “Suite à ses diverses tentatives, confie Maud Fontenoy, Van Den Heede n’a eu de cesse de faire évoluer "Adrien" qui est aujourd’hui devenu l’un des rares voiliers capable de réaliser ce tour du monde à l’envers.” Au début du mois de juillet, Adrien est devenu officiellement L’Oréal Paris. Maud Fontenoy va mettre à profit les 45 jours de navigation entre la métropole et La Réunion pour améliorer encore la prise en main de son voilier. “La préparation sera encore affinée à la Pointe-des-Galets entre début septembre et le départ en octobre”, poursuit la navigatrice. Ce sera alors le grand bond pour ce que le monde de la voile considère comme un Everest maritime. La navigatrice table sur cinq mois de navigation contre les vents et les courants. “Je n’ai pas l’intention de m’attaquer au record détenu par Jean-Luc Van Den Heede depuis 2003, 122 jours de navigation, indique Maud Fontenoy. Je me lance un défi à moi même et j’ai bien l’intention d’aller jusqu’au bout. C’est le seul objectif que je me fixe. Ce sera avant tout une victoire sur moi-même avec la profonde satisfaction d’avoir réalisé un rêve et d’avoir repoussé mon impossible.”

Alain Dupuis

mardi 25 juillet 2006 - 4ème jour de mer

Bonjour

Me voici au 4è jour de mer de ce convoyage entre La Rochelle et la Réunion.
Première étape : Nous avons passé le cap Finisterre espagnol, le rail des cargos, (souvenirs de mon arrivée à la rame en 2003 !) et le Golfe de Gascogne (zone connue par les marins pour être très dangereuse) est maintenant derrière nous. Vents contraires et houle de 2 ou 3 mètres nous ont mis dans le bain dès les premiers jours, mais nous voilà maintenant, accompagnés de nombreux dauphins, en direction de Madère.
Au menu de ce soir : une bonite fraîchement péchée, ça change de mes fameux plats lyophilisés.

Je retrouve la mer et sa liberté avec un immense plaisir.

Je vous embrasse. Maud

vendredi 28 juillet 2006 - 8ème jour de mer

Convoyage de La Rochelle à La Réunion.
Il est 2h17 (du matin) Je suis à la barre. Bercée par les flots, je me pose une multitude de questions : Mon prochain départ en solitaire une nouvelle fois. Les mers difficiles que je vais rencontrer. Pourtant, malgré cela, étonnamment, l'inconnu m'attire. Rêveuse, je compte les étoiles qui sont comme d'innombrables promesses pour l'avenir. Les voiles de l'Oréal Paris se gorgent goulûment de vent et nous fendons la surface de l'océan ne laissant comme trace derrière nous qu'un unique sillage lumineux.
Dans la journée, rencontre avec une tortue flottant paresseusement entre deux eaux. Un peu plus tard, à 100 mètres devant nous, un cachalot s'éloigne discrètement.
Nous passerons probablement demain au large des Iles Canaries. Fraîcheurs marines pour tout le monde.

Je vous embrasse. Maud

mardi 1er août 2006 - 12ème jour de mer

Convoyage La Rochelle-La Réunion
Nous arrivons presque au large du Cap Vert.
Ce matin, ramassage d'une dizaine de poissons volants qui ont atterri dans la nuit sur le pont de l'ORÉAL PARIS. Nous nous rapprochons en effet des alizés, de l'équateur et de son fourmillement d'exocets à la couleur bleue électrique. Aveugles en surface, ils sont des proies faciles pour les navigateurs.
A midi le ciel se couvre et le vent se lève ; nous nous régalons de notre pêche miraculeuse.
Ce soir, Luc, mon météorologue, nous annonce la formation d'un cyclone tropical droit devant nous : il va falloir faire le gros dos… Nous réfléchissons à la meilleure route possible.

Je vous embrasse. Maud ________________________________________________________

mardi 8 août 2006 - 18ème jour de mer

Convoyage La Rochelle-La Réunion
Le cyclone tropical ? ? Et bien, on ne l’a vu que de loin. Pourquoi ?
Tout simplement parce que nous sommes restés englués dans le célèbre ''pot au noir'' (zone de calme et d’orages), telle une fourmi dans un pot de miel.
En bref, 40° dans le bateau, les voiles qui pendent avec un air triste et pas un seul aviron à bord !
Ensuite ?
Et bien nous avons essuyé quelques orages, avons rasé notre dépression ; le vent est passé de zéro à 36 nœuds : de quoi vous réveiller un équipage ankylosé depuis quelques jours.

Aujourd’hui, nous sommes au large de la Sierra Leone et poursuivons notre route vers l’équateur que nous espérons franchir dans quelques jours. De gros nuages menaçants s’avancent. Un grain arrive. Je vous laisse pour récupérer une veste de quart.

Je vous embrasse. Maud ______________________________________________________

mercredi 16 août 2006 - 25ème jour de mer

L’Oréal Paris tombe lourdement dans la vague, une déferlante vient noyer le pont, la mer reprend a elle les poissons volants qui ont tenté de lui échapper. Inlassablement depuis près d’une semaine c’est la même rengaine ; de vague en vague, nous nous frayons douloureusement un étroit passage entre les flots.
A l’intérieur, tout fait des bonds, et on se cramponne pour se déplacer.

Le passage de l’Equateur est derrière (fêté sans rougeail' saucisse, je garde ça pour le Cap Horn, mais avec une bouteille de cidre), nous avons laissé sur bâbord l’Ile de l’Ascension et nous dirigeons maintenant vers Sainte Hélène.

Mille après mille le grand sud se rapproche. Pour le moment, le seul lien que nous avons avec lui sont les fichiers météo qui nous annoncent du gros temps !

A suivre !

J’espère que tout se passe bien de votre côté.

Je vous embrasse. Maud ______________________________________________________


[19 août 2006]
Mille après mille, Maud Fontenoy se rapproche de la Réunion

Partie fin juillet de La Rochelle sur L’Oréal Paris, voilier avec lequel elle s’attaquera en octobre prochain au départ de notre île à un tour du monde à l’envers, Maud Fontenoy se trouvait au 25e jour de son convoyage en vue de l’île de l’Ascension. Tout va bien à bord.


Mille après mille, Maud Fontenoy se rapproche de la Réunion. Fin juillet, la navigatrice appareillait de la Rochelle avec quelques équipiers pour convoyer jusqu’à la Pointe-des-Galets l’Oreal Paris. Sur son site Internet, Maud Fontenoy donne régulièrement de ses nouvelles. Au quatrième jour du voyage, elle doublait le cap Finistère Espagnol, le rail des cargos et le golfe de Gascogne. “Ventes contraires et houle de deux ou trois mètres nous ont mis dans le bain dès les premiers jours,” raconte Maud. Douze jours après avoir quitté la Rochelle, L’Oréal Paris atteignait le Cap Vert. “Ce soir, Luc mon météorologue nous annonce la formation d’un cyclone tropical droit devant nous, il va falloir faire le gros, note Maud sur son journal de bord. Nous réfléchissons à la meilleure route possible.” Finalement, le voilier et son équipage parviendront à éviter le météore. “Le cyclone tropical ? Et bien, on ne l’a vu que de loin, écrit Maud. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous sommes restés englués dans le célèbre ”pot au noir“, zone de calme et d’orages, telle une fourmi dans un pot de miel. En bref, 40° dans le bateau, les voiles qui pendent avec un air triste et las et pas un seul aviron à bord ! Ensuite ? Et bien nous avons essuyé quelques orages et avons rasé la dépression. Le vent est passé de zéro à 36 nœuds. De quoi réveiller un équipage ankylosé depuis quelques jours.” L’Oréal Paris" croise alors au large de la Sierra Leone. “Nous poursuivons notre route vers l’Équateur que nous espérons franchir dans quelques jours. De gros nuages menaçants s’avancent.” Dix-huit jours se sont écoulés depuis le départ de la Rochelle. Au 25e jour du voyage, Maud et ses compagnons sont quelque peu secoués. “L’Oréal Paris tombe lourdement dans la vague, écrit-elle. Une déferlante vient noyer le pont. La mer reprend les poissons volants qui ont tenté de lui échapper. Inlassablement depuis près d’une semaine c’est la même rengaine. De vague en vague nous nous frayons douloureusement un étroit passage entre les flots. A l’intérieur tout fait des bonds et on se cramponne pour se déplacer. Le passage de l’Équateur est derrière (fêté sans rougail saucisses, je garde ça pour le Cap Horn mais avec une bouteille de cidre). Nous avons laissé sur bâbord l’île de l’Ascension et nous nous dirigeons maintenant vers Saint-Hélène. Mille après mille le Grand Sud se rapproche. Pour le moment le seul lien que nous avons avec lui sont les fichiers météo qui nous annoncent du gros temps.”

Alain Dupuis

lundi 21août 2006 - 30ème jour de mer

Une nuit sans lune, où une épaisse couche nuageuse a masqué les étoiles ; je suis de quart (de vigie), emmitouflée dans ma veste et mon pantalon de ciré. Je frissonne, un peu de froid certainement, mais surtout de l'atmosphère dans laquelle s'enfonce à pas de loup L'ORÉAL PARIS. La pénombre augmente. J'ai le sentiment qu'il est en train de franchir une zone interdite, de pénétrer sans le vouloir dans un univers mystérieux. La mer s'est calmée, je n'entends plus que l'eau qui amoureusement vient encercler les flancs du bateau et semble l'attirer vers les ombres qui se dessinent devant. A tout moment, je m'attends à voir apparaître le mat d'un bateau pirate ou, mieux encore, la silhouette d'une île au trésor.
Je jette un œil vers l'intérieur ; le tableau de bord diffuse une pâle lueur donnant à cet instant un éclairage des plus énigmatiques.
Nous sommes en train de traverser l'anticyclone de l'Atlantique sud (25° Sud).

Prochaine étape : retrouver des vents portants et tirer un bord Sud Est pour rejoindre le Cap.

Je vous embrasse. Maud ______________________________________________________

jeudi 24 août 2006 - 34ème jour de mer

34ème degré Sud. Le Cap de Bonne Espérance est au 36ème .
Nous approchons donc à grands pas et espérons pouvoir le passer à cette latitude car un peu plus sud, les dépressions se succèdent tels les wagons d’un train fou.

La mer nous laisse un peu de répit : le temps de ranger l’intérieur de l’ ORÉAL PARIS afin d’être parés pour un éventuel remue-ménage. La température a beaucoup baissé ; on ne sort plus sans bonnet ni gants.

Autour de nous depuis deux jours les albatros viennent danser au ras des vagues. Les mers du Sud et leurs vents violents semblent les bercer : vols gracieux, plongées soudaines vers les flots pour y pêcher, remontées en douceur sans gaspillage de battements d’ailes comme des patineurs en plein spectacle.

A bientôt. Je vous embrasse. Maud _______________________________________________

jeudi 28 août 2006 - 38ème jour de mer

Alors que nous filons à plus de 13 Nds dans une nuit d'encre, l'ORÉAL PARIS heurte violemment un objet non identifié. Un bruit sourd résonne, je retiens mon souffle. A peine quelques secondes passent que la vitesse du voilier diminue. Nous venons de nous prendre la quille, dans un bout ? une bouée ? un filet ? Nous sommes prisonniers. Toutes lampes dehors, impossible de distinguer quoique ce soit dans l'eau. A l'intérieur, pas de dommage apparent. Nous entreprenons de fabriquer avec les moyens du bord une très longue canne avec un crochet au bout (la quille est à près de 4.70m de profondeur).

Devrais-je plonger ?

L'eau est glacée et la mer très formée.

Je me revoie en entraînement avec le CEPHISMER de Toulon. Je me remémore les conseils de Marcus, mais rien n'y fait, je ne me vois pas sauter en pleine nuit avec plus de 3 m de creux. Il nous faudra attendre les premières lueurs du jour pour tenter une manœuvre…et alors, miracle, en moins de 15 minutes, s'éloigne enfin de la quille une énorme masse emprisonnée dans un filet : un dauphin putréfié peut-être.

Vif soulagement à bord.

Nous sommes à la latitude 37°S, le Cap est à une journée environ. La mer est grosse, le vent siffle dans les haubans. Une énorme dépression nous a pris en chasse. Nous attendons pendant quelques heures des creux de 5 à 8m et pour l'aube des vents de 80, 90 et près de 100 km/h. Les prochains jours vont être pénibles.

Je vous embrasse. Maud ___________________________________________________



© C. Abramowitz / Radio France

jeudi 31 août 2006 - La rentrée de France Info
"A contre-courant,en mer avec Maud Fontenoy " CHRISTIAN BEX
Après ses traversées à la rame de l'Atlantique Nord (2003)et du Pacifique (2005),Maud Fontenoy s'attaque à un nouveau défi :le tour du monde à la voile à l'envers en solitaire.Une aventure suivie chaque dimanche pendant cinq mois par Christian Bex.
-A partir du 1er octobre -dimanche 15h42-17h12-22h12-00h51______________

vendredi 1er septembre 2006 - 42ème jour de mer

Du vent au passage du Cap ?

Ça oui ! On en a eu notre dose. En moyenne 120 km/h avec des pointes à plus de 150, une mer croisée et des creux de près de 10 mètres.

Le vacarme du à l'assaut des flots et des rafales était tel qu'il nous était impossible de nous entendre sans hurler. Nos cœurs battant la chamade dans nos poitrines, nous avons tenté, pendant ces 48 heures, de fuir en minimisant les dégâts à bord. L'ORÉAL PARIS s'est avéré un excellent bateau capable de résister à une tempête dans les mers du sud. Néanmoins, ce test en temps réel nous a permis de voir ce qui n'allait pas. La grand voile va partir par avion dès mon arrivée à La Réunion pour être réparée et renforcée. Par ailleurs, un certain nombre de réparat! ions vont être effectuées sur l'Ile (meilleure étanchéité du tableau de bord extérieur, fermeture plus efficace de l'entrée, rangements plus adaptés à l'intérieur, changement de poulies….)

Aujourd'hui, nous sommes tombés dans un anticyclone ! La mer se fait plus molle, plus douce. Comme pour se faire pardonner, elle vient mordiller affectueusement les flancs du bateau, de quoi nous laisser le temps de tout sécher et de manger un peu.

Demain se forme une nouvelle dépression que l'on espère moins forte. Quoiqu'il en soit, nous amorçons notre remonté vers le soleil… Et on se dépêche pour ne pas louper ma conférence chez CAMAÏEU ;-)

Comment, après ça, ne pas garder le sourire dans les embouteillages ?
Je vous embrasse. Maud ___________________________________________________

lundi 4 septembre 2006

Elle approche à grands pas…

Arrivée initialement prévue samedi ou dimanche, finalement au dernier point de ce jour, Maud serait au large de Fort Dauphin (Madagascar), sud du Canal du Mozambique, remonte vers le soleil et les paysages de notre île pour faire pointer la proue de "Loréal Paris" en vue du Port probablement jeudi matin.

Réunion à la base navale mercredi matin avec son Staff + la Marine Nationale.

Des photos bientôt………Nous devrions prendre la mer dans la nuit de mercredi à jeudi pour aller la chercher au large…

Bonne soirée à tous & toutes
Stéphane
Bommert
http://snsmsaintemarie.monsite.wanadoo.fr/

mardi 5 septembre 2006 - 46ème jour de mer

Accompagnés depuis plusieurs heures par un couple de cachalots qui, semblant s’amuser de nous, passent agilement de bâbord à tribord de L’ ORÉAL PARIS, remontant de temps à autres pour respirer, évacuant vigoureusement sous nos yeux l’air par leurs évents.
J’aime ces moments où aucune peur ni domination ne lie l’homme à cette nature brute.

Les albatros se font maintenant très discrets, la température se réchauffe doucement et ces « vastes oiseaux des mers » comme les appelle Baudelaire, préfèrent assurément le grand Sud.

Nous filons vers La Réunion dont nous commençons à rêver des richesses. J’avoue que nous donnerions beaucoup pour quelques uns des mets si délicieux du restaurant Lé' Gadiamb' à Saint Denis.
Madagascar n’est plus très loin.

Le vent souffle entre 30 et 40 nœuds, la mer ondule ses creux de 4 ou 5 mètres. Si tout va bien, nous devrions arriver entre le 7 et le 10 septembre.

Un beau cadeau d’anniversaire, non ?
Je vous embrasse. Maud ___________________________________________________


[6 septembre 2006]
Maud Fontenoy à quelques jours de mer de La Réunion


L'Oreal Paris taille vaillamment sa route cap sur la Pointe-des-Galets. Si les conditions météorologiques se maintiennent, Maud Fontenoy et ses équipiers devraient toucher terre au plus tôt demain, au plus tard dimanche.

Maud Fontenoy avait estimé la durée de la traversée La Rochelle - La Réunion à 45 jours. L'Oreal Paris est dans les temps. Dans un message envoyé hier, la navigatrice estimait son arrivée à la Pointe-des-Galets au plus tôt demain, au plus tard dimanche, tout dépendra des conditions météorologiques sur la fin du parcours. Le périple a été marqué par quelques moments forts, coup de tabac, traversée du pot et surtout au 38e jour du voyage le télescopage avec un corps mort à une journée de mer du Cap de Bonne Espérance. Heureusement, L'Oreal Paris n'a pas été endommagé. Après 42 jours de navigation, Maud et ses équipiers franchissaient le Cap de Bonne Espérance et entamaient leur remontée vers La Réunion. "Accompagné depuis plusieurs heures par un couple de cachalots qui semblant s'amuser de nous passent agilement de bâbord à tribord remontant de temps à autres pour respirer, évacuant vigoureusement sous nos l'air par leurs évents, écrit Maud au 46e jour du voyage. J'aime ces moments où aucune peur ni domination ne lie l'homme à cette nature brute. Les albatros se font maintenant très discrets. La température se réchauffe doucement et ces "vastes oiseaux des mers" comme les appelle Baudelaire préfèrent assurément le Grand Sud." Maud et ses équipiers sentent désormais la terre toute proche. "Nous filons vers La Réunion dont nous commençons à rêver des richesses, avoue la navigatrice. Madagascar n'est plus très loin. Le vent souffle entre 30 et 40 nœuds. La mer ondule ses creux de quatre ou cinq mètres. Si tout va bien, nous devrions arriver entre le 7 et le 10 septembre."

Alain Dupuis


A deux jours de l'arrivée, Maud nous livre ses premières impressions de convoyage.
[6 septembre 2006] Maud Fontenoy - Vacation radio par satellite du 6 septembre 2006
1 2 3

[7 septembre 2006]
Le tour du monde à l'envers
· "Ce sera avant tout une victoire sur moi-même avec la profonde satisfaction d'avoir réalisé un rêve et d'avoir repoussé mon impossible."
Maud Fontenoy sera la première femme à tenter l'aventure. De l'eau salée coule dans ses veines. Elle n'a que sept jours lorsqu'elle embarque pour la première fois sur la goélette familiale et traverse l'Atlantique à la voile. Depuis, elle a la passion des océans chevillée au corps. Suivront quinze ans de navigation. A 25 ans, parrainée par Gérard D'Aboville, elle est la première femme à réussir la traversée de l'Atlantique Nord à la rame et en solitaire en quatre mois entre Saint-Pierre et Miquelon et La Corogne en Espagne. En 2005, elle inscrit à son palmarès la traversée à la rame des 7 000 km de l'océan Pacifique en trois mois. Cette fois, Maud Fontenoy s'attaque à un autre Everest maritime, le tour du monde à la voile en solitaire et à l'envers. Maud sera la première femme à se lancer dans l'aventure. Elle en a appréhendé toute la dimension. "Depuis mon retour du Pacifique je réfléchis à ce projet, confie-t-elle. Je n'ai pas l'intention de m'attaquer au record détenu par Jean-Luc Van Den Heede depuis 2003. Je me lance un défi à moi-même et j'ai bien l'intention d'aller jusqu'au bout. C'est le seul objectif que je me fixe. Ce sera avant tout une victoire sur moi-même avec la profonde satisfaction d'avoir réalisé un rêve et d'avoir repoussé mon impossible. Ceux qui me connaissent ont coutume de dire que même en mer je garde les pieds sur terre, ironise-t-elle. Il ne s'agit pas de témérité ni d'un saut dans le vide, les yeux fermés. Je vais mettre le maximum d'éléments de mon côté. La victoire passe par un travail d'équipe très minutieux et une préparation sans faille. Toutes les solutions doivent être imaginées. Le droit à l'erreur n'existe pas. Je ne me fais aucune illusion. Ce ne sera pas une partie de plaisir". Maud table sur cinq mois de navigation pour boucler son périple. "Un tour du monde d'est en ouest trace sa route contre les flux dominants, explique-t-elle. L'hémisphère sud, contrairement au nord, n'oppose aucune barrière naturelle aux systèmes dépressionnaires. L'absence de continent laisse d'immenses étendues aux trains de vagues, vents et autres systèmes pour se renforcer." Sur la majorité du parcours, Maud va affronter des vents de face. "Ceci impose une navigation au près, donc du louvoyage, détaille la navigatrice. Entre la dérive du bateau et la perte due à l'angle au vent, ce tour du monde représente beaucoup plus de milles parcourus que la route directe. Aux allures de près, à remonter contre le vent, la vitesse du bateau sera réduite d'environ 50% sans compter que chaque vague prise de face ralentit encore le bateau. Outre la plus grande longueur de la route, près de 30 000 milles nautiques, la vitesse réduite augmente encore la durée de la course."

[7 septembre 2006]
Maud Fontenoy arrive demain matin

A 10 heures demain matin, L'Oreal Paris avec à son bord Maud Fontenoy et ses équipiers devrait venir s'amarrer à la darse militaire dans le port Est. Hier après-midi par radio, la navigatrice confiait ses premières impressions.

·L'Oreal Paris sera en vue du Port de la Pointe-des-Galets cette nuit. Des bâtiments de la Marine nationale et des vedettes de la SNSM se porteront à sa rencontre et l'escorteront jusqu'à la Pointe-des-Galets où son arrivée est prévue demain matin à 10 heures.

Quinze nœuds de vent, un ciel bleu, cap sur La Réunion sous un beau soleil, le voilier file un petit 10 nœuds, l'approche de notre île se passe dans d'excellentes conditions pour Maud Fontenoy et ses équipiers. L'Oreal Paris sera en vue du Port de la Pointe-des-Galets cette nuit après avoir parcouru 9 000 miles. Des bâtiments de la Marine nationale et des vedettes de la SNSM se porteront à sa rencontre et l'escorteront jusqu'à la Pointe-des-Galets où son arrivée est prévue demain à 10 heures du matin. Maud Fontenoy a fait un brin de toilette sur le pont. "Heureusement, l'eau est plus chaude qu'aux abord du Cap," confie-t-elle. "Mais, je rêve d'une bonne douche et mes coéquipiers rêvent à ce qu'ils vont manger. Pour ma part j'aime arriver dans une île à cause des fruits frais. Mes compagnons eux pensent à une bonne côte de bœuf." Pour Maud Fontenoy ce périple de 45 jours a été un excellent entraînement. "Nous avons tour à tour affronté des zones de calme plat, puis des mers très très formées avec jusqu'à 90 nœuds de vent et des vagues de 8 à 10 mètres de haut pendant deux, trois jours. Cela m'a permis d'éprouver le bateau dans les conditions que je vais rencontrer dans mon tour du monde. Il y a quelques améliorations à apporter." L'Oreal Paris n'a pas été épargné par quelques légères avaries. "Au niveau du Cap le vent et le courant étaient contraire. Nous avons pris l'eau par l'arrière, explique Maud, le tableau de bord a été inondé. Le pilote ne marchait plus. Les écrans de contrôle ont fondu. Nous avons eu de l'eau dans les fonds et il nous a fallu vider le bateau à un moment donné." La grand voile de L'Oreal Paris a subi quelques dégâts. Elle va devoir être renforcée. Mais dans l'ensemble, le voilier a plutôt bien passé le test. "Il n'y a pas énormément de choses à faire sur le bateau, confirme Maud. Il faudra qu'à l'intérieur tout soit solidement attaché. Les fermetures devront être bien ajustées. L'étanchéité est à revoir." Maud a profité du voyage pour apprivoiser L'Oreal Paris. "J'ai évidemment plus de place que dans mon petit bateau à rame, explique-t-elle, mais on n'apprécie pas vraiment les 26 m du bateau. Quand on commence à bouger on se fait rapidement mal un peu partout. Pour ce qui est de la vie à bord, il faut s'habituer à faire le guet car le bateau va vite." A son arrivée à La Réunion, commencera pour L'Oreal Paris la préparation avant le départ prévu mi octobre en fiction des conditions météorologiques. "Le bateau sera sorti de l'eau pour être caréné et repeint au niveau de la coque, confie Maud. A mon retour de Paris nous entamerons le rangement afin que tout soit prêt mi octobre."

Alain Dupuis


[7 septembre 2006]
TOUR DU MONDE À L’ENVERS : Maud Fontenoy approche de La Réunion
(en convoyage en équipage)

mardi 7 septembre 2006 - 48ème jour de mer

Arrivée prévue sur La Réunion vendredi 8 au matin. Si tout va bien, nous serons au ponton de la Base Militaire de la Pointe des Galets vers 10 heures. Il est prévu que viennent à notre rencontre un bateau de la Marine Nationale ainsi que la vedette de la SNSM (les sauveteurs en mer).
Aujourd'hui, le temps nous permet de nous laver, l'eau est bien moins froide qu'au Cap !
L'impatience monte, les derniers milles nous semblent bien longs.

A très vite.
Je vous embrasse. Maud ___________________________________________________


[8 septembre 2006]
Maud Fontenoy accoste aujourd'hui au Port

Après 45 jours de navigation "test" à bord de son voilier, Maud Fontenoy accoste aujourd'hui au Port. Il ne lui reste plus que quelques semaines avant son départ pour le tour du monde "à contre-courant" prévu le 15 octobre prochain.

(voir aussi Témoignage - Maud Fontenoy arrive)

Vingt-neuf ans et un jour. Aujourd'hui, la jeune navigatrice Maud Fontenoy, en plus d'accoster sur l'île après 45 jours de navigation à bord du L'Oréal Paris, fête son anniversaire. Une date doublement symbolique. Jointe hier par téléphone par son amie et préparatrice physique Aude-Justine Degeorges, elle disait être "impatiente de fouler la terre ferme" et de surcroît le sol réunionnais. Il parait en effet qu'apercevoir la terre au loin donne des fourmis dans les jambes des navigateurs, même les plus forcenés. C'est donc à 10 heures aujourd'hui qu'elle est attendue au Port Ouest, quai P8. Dès l'aube, la Marine nationale ainsi que des vedettes de la SNSM (société nationale des sauveteurs en mer) sont parties à sa rencontre pour l'escorter jusqu'à la Pointe des Galets. Un espace sécurisé pouvant recevoir 500 personnes a été matérialisé au port afin que les curieux et les supporters de la navigatrice puissent la voir arriver et bien sûr l'accueillir. Une vingtaine de classes (Saint-Denis et Le Port) seront également de la partie. Une chorale d'enfants entonnera l'incontournable "Hissez haut" de Michel Fugain. Ce jour marque donc la fin d'un périple d'entraînement que Maud Fontenoy souhaitait réaliser à bord de son voilier. Celui-là même qui lui tiendra compagnie et la fera voyager autour du monde à partir du 15 octobre prochain, date annoncée de son départ. Il ne reste donc que quelques semaines à la navigatrice pour être fin prête à affronter les contre-courants du défi qu'elle s'est lancée : faire le tour du monde à la voile, en solitaire et... à l'envers.

Les marmailles impliqués dans l'aventure

Réunis hier au siège du conseil régional, les "partenaires" faisaient le point sur la journée d'aujourd'hui mais aussi sur "l'importance" de l'événement qui ne "saurait seulement se limiter à la performance sportive car le projet de Maud est aussi un engagement auprès des jeunes générations", lançait Alain Armand, vice-président du conseil régional qui reconnaissait également "l'intérêt qu'il y a pour le tourisme et le pays" à accueillir ce type d'événement qui "peut permettre de faire redécouvrir la face de La Réunion cachée derrière le moustique". Les institutions et les entreprises réunionnaises ne devaient pas en être tant convaincues il y a quelques mois lorsqu'il était question de se prononcer sur une éventuelle aide financière afin que la navigatrice porte les couleurs de l'île. Reste que Maud sera là et que les projecteurs se tourneront quand même vers notre île puisque la jeune femme intéresse de plus en plus la presse nationale. Enfin, les petits réunionnais seront les acteurs privilégiés de cette course puisqu'ils seront invités à suivre l'aventurière à leur manière. Une exposition permanente "tournée vers la mer", qui parlera à la fois de l'exploit technique mais aussi de l'environnement va être mise en place, dès le début du mois d'octobre, au musée Stella-Matutina. Les écoles seront invitées à venir la visiter tout au long de l'année. Une quarantaine de classes de CM1 et CM2 ont par ailleurs été sélectionnées pour participer au "projet pédagogique et écologique" de Maud Fontenoy. Des rencontres entre les élèves et la navigatrice seront organisées. Justine Edmond, présidente de l'association "coopération humanitaire" qui s'est chargée de coordonner les écoles autour du projet espérait alors : "Si les enfants comprennent que l'on peut réussir à réaliser ses rêves et à se dépasser alors ce sera gagné." .

A.G.


Si le vent est bon et la mer clémente, Maud Fontenoy accostera au port de la Pointe des Galets ce vendredi 8 août 2006. Elle sera à bord du "L'Oréal Paris", le voilier sur lequel elle effectuera à partir du 15 octobre, au départ de La Réunion, un tour du monde en solitaire et à contre courant. À bord du "L'Oréal Paris", la navigatrice et son équipe ont quitté le port de la Rochelle en métropole dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet 2006. L'Oréal, principal sponsor de l'événement, la Marine nationale, le conseil régional, le comité du tourisme (CTR), l'Éducation nationale - par le biais de plusieurs écoles et de l'association coopération humanitaire (ACH)-, la mairie du Port… ont prévu de leur réserver "un accueil chaleureux" selon l'expression de Jean-Louis Depuis, directeur de Cosmebelle (groupe l'Oréal). En toute logique "puisqu'il s'agit de préparer un événement majeur pour La Réunion" ajoute-t-il.

40ème rugissants

L'arrivée du "L'Oréal Paris" ce vendredi n'est que le prélude de la grande aventure dans laquelle elle se lancera à partir du 15 octobre. Ce jour-là elle entamera un tour du monde à la voile en solitaire, à contre courant et contre les vents le long d'une trajectoire Est - Ouest. Son périple devrait durer une vingtaine de semaines. Maud de Fontenoy sera donc de retour à La Réunion vers février mars après avoir traversé quelques-uns des points maritimes les plus dangereux de la planète (le Cap de Bonne Espérance, le Cap Horn, les 40ème rugissants etc). "La Réunion toute entière est ravie de voir que l'île sera le point de départ d'un tel défi" estime Alain Armand, vice-président du conseil régional qui est fortement impliqué dans le projet. "La Région ne pouvait que s'associer à un tel événement. Cela d'autant plus qu'au-delà du challenge sportif, le défi de Maud de Fontenoy comporte également de forts enjeux en termes de développement durable" note Alain Armand.

Protection de l'environnement

C'est dans ce cadre qu'une quarantaine de classes, essentiellement des CM1 et des CM2, regroupées sous la houlette de l'ACH participent à des projets pédagogiques autour de l'événement. Les enfants travaillent sur des thèmes se rapportant à l'exploit sportif de Maud de Fontenoy et surtout à la protection de l'environnement. Leurs travaux seront inclus dans une exposition montée autour de l'événement par le musée Stella Matutina (Saint-Leu - l'expo sera ouverte au public début octobre). En attendant le grand départ de la mi-octobre, Maud Fontenoy retournera en métropole le dimanche 10 septembre. Elle sera de retour dans l'île plusieurs jours avant le coup d'envoi de son tour du monde.

Texte et photos : Imaz Press Réunion >> 08/09/2006 .


Maud Fontenoy à La Réunion

Maud Fontenoy a accosté au port de la Pointe des Galets à 9 heures 55 ce vendredi 8 septembre 2006. A son «néna domoun?» ("il y a quelqu'un" en créole réunionnais) des centaines de voix d'enfants ont acclamé «Maud, Maud». Accompagnée par son père, son frère et son compagnon, la navigatrice avait quitté le port de la Rochelle en métropole dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet 2006. Elle repartira à la mi octobre pour boucler un tour du monde en solitaire et à contre courant le long d'une trajectoire Est-Ouest

Maud Fontenoy avait La Réunion en ligne de mire depuis jeudi en milieu de journée. Elle avait hâté d'y arriver, «pour pouvoir enfin manger quelque chose de frais» confiait-elle vendredi vers 7 heures 30, aux journalistes venus à sa rencontre au large de l'île à bord d'un bateau affrété par l'Oréal, principal sponsor de l'opération.
Magie des liaisons radios aidant, le vœu de la jeune femme n'a pas échappé à "La Jonquille", le patrouilleur de la gendarmerie venue escorter la navigatrice. Quelques minutes plus tard, un canot pneumatique a accosté le voilier et l'un des miliaires a offert des ananas à la navigatrice et à son équipage. Les fruits ont rapidement été dégustés. Le même sort a été réservé au champagne offert par un bateau de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer). Voguant à faible allure, le vent était quasiment, inexistant, Maud Fontenoy est arrivé à quai vers 9 heures 55, sous les acclamations des enfants, et les mugissements des cornes de brumes actionnées par les autres bateaux à quai.

«Joyeux anniversaire»

«Après le silence de l'océan, les vents forts et les vagues souvent énormes, je suis extrêmement heureuse de tous vous entendre» lance Maud Fontenoy. Elle vient de mettre pied-à-terre sur le quai 8 du port ouest après 50 jours passés en mer entre la Rochelle et La Réunion. Tout de suite elle a les bras chargés de fleurs, de dessin et de cadeaux remis par les élèves d'écoles du Port, de Saint-Paul et de Saint-Denis. Elle accepte le tout avec un grand sourire. Elle a un mot gentil pour chacun des enfants, leur fait la bise. Elle a du mal à dissimuler son émotion lorsque les élèves entament un chaleureux «joyeux anniversaire Maud». La veille, la navigatrice avait bouclé une année supplémentaire.
«Nous sommes heureux et honorés de vous recevoir. Nous le sommes d'autant plus que nous partageons vos valeurs en faveur de la protection de l'environnement» lui souligne Jean-Yves Langenier, maire du Port, partenaire de l'opération avec l'Oréal, le conseil régional, l'Éducation nationale etc (les élèves d'une cinquantaine classes travaillent sur des projets pédagogiques en liaison avec l'exploit sportif).

«Le plus dur est à venir»

Maud Fontenoy se prêtera ensuite de bonne grâce au jeu des questions - réponses. Oui, elle sait que «le plus dur reste à faire». Elle ne cache pas être «un peu angoissé». Car explique-t-elle, «le bateau est lourd et difficile à manœuvrer». Le "'Oréal Paris" pèse en effet 30 tonnes, mesure 26 mètres, possède un mat de 29 mètres et une grand voile «grande comme un terrain de tennis. Seule, je mets 40 minutes pour la hisser» note la jeune femme. «Je croiserai les doigts tous les jours en me disant que chaque jour sera une victoire» indique-t-elle.
Maud Fontenoy repart pour la métropole ce dimanche, notamment pour aller récupérer du matériel de rechange. Son bateau restera à quai «et tous ceux qui voudraient bien venir nous aider à le réparer sont les bienvenus» souligne la navigatrice (le voilier a été endommagé par une forte tempête lors de la traversée du cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud). La jeune femme sera de retour à La Réunion début octobre. Le départ de son tour du monde en solitaire contre les vents devrait être donné à la mi-octobre. Dans ses bagages Maud Fontenoy aura, notamment des «bocaux de caris et de rougail saucisses».
Si tout se passe bien, le "l'Oréal Paris" aura terminé sa boucle autour du monde en février - mars 2007.

Texte et photos : Imaz Press Réunion >> 08/09/2006 .

[10 septembre 2006]
Maud Fontenoy : “Je tenais à partir de La Réunion”

Après sa belle arrivée vendredi au Port, Maud Fontenoy a pris le temps de se poser deux jours à La Réunion.
L’occasion de percer un peu plus le mystère que renferme cette belle des mers. Maud s’est livrée avec simplicité et chaleur, en sourires bien sûr.
Aujourd’hui, elle s’envole vers Paris et nous revient autour du 25 septembre pour le départ du tour du monde à contre-courant sur son bateau de 26 mètres de long pour 30 tonnes.

Alors, comment s’est passé ce réveil sur la terre ? Je n’ai pas très bien dormi. On a tout le temps l’impression que ça sonne comme sur le bateau où on se réveille tout le temps. Il faut quinze jours pour récupérer.

Quel bilan de ces 49 jours à naviguer en équipage ? Ce convoyage La Rochelle-La Réunion était un entraînement. J’ai beaucoup appris en faisant le maximum de manœuvres. J’avais besoin de me muscler. J’avais l’avantage du sommeil puisque je n’étais pas seule mais j’étais dans l’état d’esprit d’une solitaire alors je sortais en stress pour rien !

Pourquoi avoir choisi La Réunion pour partir ? J’aime profondément La Réunion. J’aime les îles, j’ai besoin de l’outre-mer. J’essaie de valoriser ces régions. Je tenais à partir de La Réunion pour faire mon tour du monde.

Tu vas parcourir 46 300 km et naviguer pendant cinq mois de mer. Pourquoi à contre-courant ? Je veux rester en marge du monde de la course et de la compétition. Je veux partager ça avec le monde des enfants. Les écoles réunionnaises ont toutes reçues des petites fiches pédagogiques pour mieux comprendre ce que je vais faire et le monde de la mer. D’autre part, ils vont suivre mon trajet sur une carte.

Tu as traversé le pacifique à la rame l’an dernier. Là tu vas être aux manœuvres d’un voilier de 26 mètres. Quel est le plus facile ? Je suis très protégée dans un petit bateau. Dès qu’il y a un pépin, je m’enferme et je patiente. Sur un grand bateau, je ne peux pas attendre. C’est un grand espace vide. Et tu peux très vite t’y faire très mal. Par contre, au niveau technique on est plus à l’abri.

A bord, quand rien ne va plus, tu penses à quoi ? Je me dis que ce n’est pas si dur que ça. Je pense aux marins qui ont navigué pendant des siècles. Notre monde sur terre qui est trop douillet. D’autre part, je veux prouver à ceux qui n’y croient pas que je vais y arriver.

A travers ta passion, quel message voulais-tu faire passer ? Un des objectifs de ce tour du monde est de montrer que la planète n’est pas si grande et que les ressources ne sont pas illimitées. En bateau, on calcule si on utilise de l’eau de mer ou de l’eau douce pour se laver les dents. Sur terre, on ne se rend plus compte de ça. A part ça, je ne suis pas politique, je suis pour l’humain.

Que vas-tu faire quand tu reviendras sur l’île le 25 septembre avant ton départ ? Je vais contrôler le bateau, quelques bricoles sont à changer. Puis, tout est vérifié mille fois. Je vais préparer la nourriture, en poudre et autre. Par contre, j’arrête les spaghettis en boîte, c’est pas bon ! Et j’embarque quelques caris pour fêter le passage des caps !

Propos recueillis par D.F-B

18/09/06: La Marine signe avec Maud Fontenoy


Maud Fontenoy a signé la convention de partenariat avec la Marine pour son nouveau défi ce lundi 18 septembre dans le cadre prestigieux de l’Hôtel de la Marine.
La jeune femme doit entreprendre le tour du monde à la voile en solitaire, mais à l’envers cette fois. Elle prendra la mer en octobre au départ de La Réunion, pour un retour prévu environ cinq mois plus tard.

Pour l’épauler dans ce défi humain et physique, la Marine s’engage, en la personne de son chef d’état-major, l’amiral Alain Oudot de Dainville, à lui faire profiter de son savoir-faire nautique.

Outre un soutien logistique de la base navale de Port-des-Galets, le partenariat prévoit notamment une formation d’initiation à la plongée sous coque à la dérive à la cellule de plongée humaine et d’intervention sous la mer (CEPHISMER) de Toulon, et un stage de survie en mer au centre d’entraînement à la survie et au sauvetage de l’aéronautique navale (CESSAN).

Tout savoir sur notre partenariat avec Maud Fontenoy
_____

samedi 23 septembre 2006 - J-20 avant départ

Bonjour,

Quelques nouvelles fraîches!

Je suis, depuis mon retour en Métropole, dans la phase ''course effrénée et rendez-vous de dernière minute'',
Il a fallu rapatrier la grand-voile au plus vite pour la faire réparer en vitesse, acheter le matériel qui me manque (j'ai fait un aller/retour sur le Grand Pavois de La Rochelle), assurer mes diverses présences chez mes partenaires, etc.

Hier, j'étais avec les élèves de Madame Busson (Cité de la Pierre Colinet à Meaux) : Une rencontre pleine d'émotions, riche en enseignements, un immense bonheur pour moi de venir leur rendre visite !
Je suis repartie les bras pleins de cadeaux, de dessins pour décorer l'intérieur de L'Oréal Paris et avec une montagne de sourires et de bisous qui m'ont rechargée les batteries.

Je repars la semaine prochaine (avec la grand voile réparée) pour La Réunion ou Roch, Aude-Justine et mon cher voilier m'attendent. Un grutage est au programme pour nettoyer la coque et refaire l'antifouling. Reste aussi à faire l'avitaillement, les rangements et autres bricolages et mise sous vide de vêtements.

Au niveau état d'esprit, le stress commence à monter et je dois vous avouer que je dors assez mal la nuit. Je n'arrête pas de penser à tout ce qui me reste à faire, me réveillant sans cesse pour noter une chose à ne pas oublier.
Le temps passe à une vitesse folle et je rêve d'une petite pause avant le grand départ.

Une chose est certaine: Il faut bosser dur pour y arriver ;-)

Je vous embrasse, Maud

P.S : Un geste pour la planète. J'optimise mes trajets. Se faire conduire. Les transports en commun offrent au passager un trajet sans crainte d’énervement et sans stress. De plus, en prenant le bus, une personne émet 3 fois moins de CO2 qu’en voiture.
Se rendre au travail à pied, à vélo ou en roller, c’est aussi bon pour l’environnement que pour votre santé. Quand la voiture est nécessaire, il est judicieux de la partager avec des collègues ou des voisins. Cette habitude commence peu à peu à rentrer dans les mœurs.

______________________________________________________________________


[27 septembre 2006]
Derniers préparatifs pour Maud Fontenoy

Maud Fontenoy est entrée dans la ligne droite avant son appareillage de la Pointe-des-Galets pour son tour du monde à l’envers et sans escales. D’ici le départ, l’Oréal-Paris va être mis au sec pour des travaux de peinture.

Alain Dupuis


«Croyez en votre rêve»

article paru le Mardi 03 octobre 2006
«Il faut que vous ayez un rêve au fond de votre cœur. Croyez fort en ce rêve. Ayez confiance en vous et tout sera possible». C'est le message qu'a fait passer Maud de Fontenoy ce mardi 3 octobre 2006 aux 500 écoliers venus la rencontrer au centre de l'Enfance au Port. Si la météo et favorable, la navigatrice prendra le départ de son tour du monde à la voile en solitaire et à contre-courants le samedi 14 ou le dimanche 15 octobre

«Que vas-tu manger?». «Qui pilote le bateau pendant que tu dors?». «Est-ce que tu as peur de te faire attaquer par les requins?». «Est-ce que tu pourras recevoir et envoyer des mails». La salle de réunion de centre de l'enfance bruisse d'un joyeux brouhaha. Scolarisés au Port, à Saint-Paul, à Saint-Denis et à Saint-Denis, les élèves de 20 classes de CM1 et de CM2 ont mille questions à poser à Maud de Fontenoy. La rencontre est organisée par l'Éducation nationale et l'association coopération humanitaire (ACH). Sous la houlette de cette structure, les enfants travaillent sur différents projets pédagogiques en rapport avec le défi de la jeune femme, mais également avec la protection de l'environnement. C'est dire s'ils étaient heureux de pouvoir dialoguer avec la navigatrice quelques jours à peine avant son départ.

20 semaines en mer

Rappelons que Maud de Fontenoy entamera le 14 ou le 15 octobre un tour du monde à la voile en solitaire et à contre-courants. Suivant une trajectoire Est - Ouest, elle traversera quelques-uns des points maritimes les plus dangereux de la planète (le Cap de Bonne Espérance, le Cap Horn, les 40ème rugissants etc). Son périple devrait durer une vingtaine de semaines. Maud de Fontenoy devrait donc être de retour à La Réunion en février ou mars 2007.

Rougail saucisses en poudre

Mais pour le moment, en short et sandalettes, la navigatrice est assise en tailleur sur la scène face aux enfants. Elle essaye de répondre à toutes les interrogations, avec patience, souvent avec humour. Elle mangera de la nourriture lyophilisée. «C'est de la poudre dans une boîte. On rajoute de l'eau dans la poudre, ça gonfle et on mange. Je pourrais donc manger du rougail saucisses». Lorsqu'elle dort, elle «bloque la barre grâce à des élastiques et le bateau garde le cap». Mais malgré cela, elle ne pourra pas dormir tranquillement, «il faut se lever toutes les demies heures pour voir si tout va bien et si un gros bateau ne fonce sur moi». D'ailleurs ajoute-t-elle, ce ne sont pas les requins qui lui font vraiment peur «si je ne descend pas dans l'eau, ils ne vont pas sauter sur le voilier pour me mordre les jambes», mais plutôt les gros bateaux. Ils sont comme de poids lourds fonçant sur une autoroute et moi je suis le petit escargot qui essaye de traverser l'autoroute». Et oui, grâce à un téléphone satellite, elle pourra recevoir et envoyer des mails. Allant au-delà des questions-réponses, Maud de Fontenoy raconte des dizaines d'anecdotes tirées de ses précédents défis (elle a traversé l'Atlantique à la rame en 2003 et le Pacifique toujours à la rame en 2005).

Gardiens de la planète

Elle parle de sa rencontre avec un banc de baleines, l'une d'elles l'a évité au dernier moment. Elle dit sa grande peur lorsqu'elle a dû se mettre à l'eau pour gratter la coque de son bateau alors que des requins rodaient non loin. Elle raconte ses douches à grands seaux d'eau de mer et son émerveillement de côtoyer «les magnifiques animaux que sont les dauphins, les tortues, les otaries, les poissons volants, les albatros». Maud de Fontenoy à un ton plus grave pour demander aux enfants «de tout faire pour ne pas polluer la mer». Car dit-elle «un dauphin avec un sac en plastique sur la tête ce n'est vraiment pas bien et une baleine qui meurt de faim parce que les petits poissons dont elle se nourrissait n'ont pas supporté le réchauffement de l'eau, c'est dramatique». Elle leur rappelle aussi que la protection de l'environnement passe par de petits gestes quotidiens «économiser l'eau, l'énergie, ne pas jeter ses déchets dans la nature. Vous tous, à votre niveau, vous pouvez agir car vous êtes les gardiens de la planète» a conclu Maud de Fontenoy.

__________ Texte et photos : Imaz Press Réunion >> 03/10/2006 .

[4 octobre 2006]
Maud fait rêver les marmailles

Grâce à l’engagement de l’association coopération humanitaire (ACH), les enfants d’une vingtaine de classes du Nord de l’île ont pu rencontrer Maud Fontenoy.
Quelques jours avant de se lancer dans son tour du monde à contre-courant, la jeune femme a répondu aux questions des marmailles.

C’est dans la salle Cœur Saignant du Port que les enfants avaient rendez-vous avec la navigatrice. Arrivés en bus, les élèves de CM1 et CM2 ont investi la salle de conférence du quartier de l’Oasis revêtus de T-shirt “avec Maud soyons tous à contre-courant”. Bref ce sont des marmailles avides de rencontrer celle qui les fait rêver qui ont pris place sagement, attendant l’arrivée de l’héroïne du jour. Après avoir visionné un film retraçant le parcours de Maud Fontenoy (notamment ses traversées du Pacifique et de l’Atlantique à la rame), les enfants ont écouté le discours de la navigatrice. L’exploit qu’elle s’apprête à accomplir suscite de nombreuses interrogations chez ces élèves de primaire qui s’apprêtent à suivre cette aventure au jour le jour, grâce à leurs professeurs et à Internet. Cette conférence fut donc l’occasion pour la jeune femme de renseigner les enfants sur les détails de sa vie quotidienne lorsqu’elle se sera lancée dans son pari fou d’effectuer un tour du monde “à l’envers”.

RENSEIGNER LES ENFANTS

Comment se nourrit-on et comment se lave-t-on dans des conditions aussi extrêmes que celles que la navigatrice s’apprête à endurer ? Autant de questions auxquelles Maud Fontenoy a pris le temps de répondre. D’autres aspects du voyage furent également abordés, les marmailles ont ainsi appris le rôle essentiel de la localisation au GPS dans ce type de traversée, et ils ont également découvert que l’entretien d’un monocoque en pleine mer peut être des plus périlleux. Mais cette rencontre, entre les marmailles et leur idole, était aussi l’occasion pour l’aventurière de mettre en avant les thèmes qui lui sont chers au premier rang desquels la lutte contre la pollution. Il faut dire qu’au cours de ses traversés à la rame de l’Atlantique et du Pacifique, Maud Fontenoy a pu observer les conséquences concrètes de la pollution des mers, et quand elle raconte aux marmailles le calvaire des mammifères marins qui sont morts pour avoir confondu un sac plastique avec une méduse, elle est écoutée. “La pollution c’est nous qui en sommes la cause, à nous de faire attention à nos actes, explique-t-elle, il faut faire des économies d’eau, moins utiliser la voiture.” Mais pour les élèves conviés à cette rencontre par l’ACH, ce tour du monde à contre-courant, c’est avant tout une fantastique aventure qui fascine et qui fait peur en même temps. Ainsi quand la navigatrice demande aux enfants s’ils oseraient s’aventurer sur les océans, ils sont nombreux à répondre “non”. Pourtant quand elle leur propose de l’accompagner dans son voyage, beaucoup semblent prêts à l’aventure. Plus sérieusement, ces marmailles du Nord de l’île ont semblé ravi de leur rencontre avec celle qui s’est présentée à eux comme “une amoureuse de La Réunion”, et ils sont tous impatients de suivre et d’encourager Maud Fontenoy dans sa tentative de tour du monde à contre-courant.

_____Pro_________________________________pos recueillis par D.F-B

Maud Fontenoy : pourquoi ?
Publié dans l'édition du mercredi 11 octobre 2006


NOUS avons tous en mémoire la célèbre citation attribuée à Arthur Clarke : "Quelle idée d’appeler cette planète “Terre” alors qu’elle est pleinement Océan ?"

Maud Fontenoy, assurément, s’est laissée gagner par l’invitation pour le moins pressante qui y est inscrite en filigrane : les mers du globe ne méritent-elles pas de faire davantage partie de nos préoccupations ? Ne doivent-elles pas être davantage un sujet de familiarité et vulgarisé pour les humains ?

Alain Bombard, dans un livre qui fut en son temps un best-seller 1, sut nous conter avec émotion qu’il était finalement possible à celui qui emprunterait la mer d’en survivre, tant cette dernière ne manque pas de richesses que l’homme - le naufragé - peut, avec un peu d’ingéniosité, capter.

Il y en eut d’autres, de ces fous qui n’ont pas alors manqué d’ouverture d’esprit à l’égard des idées nouvelles, qui ont su planifier avec minutie leur courage et leur détermination afin que soit scrupuleusement mesuré le poids du risque à affronter. Et en fin de compte (de conte !) en sortir vainqueurs. Vainqueurs mais humbles.

Il y a peu encore, Raphaëla Le Gouvello 2 offrit au public réunionnais ("l’énorme foule massée tout le long de la darse de pêche et de plaisance du Port", avais-je écrit ici même) l’image d’une femme au corps certes meurtri par des jours et des nuits sans fin à ramer et à guetter le vent et ses tourments, mais aussi, mais surtout, mais encore l’image de la beauté et de la grandeur d’un petit bout d’être humain qu’illuminait une force de caractère et de cœur à rien d’autre pareil.

La mer, dit-on, a toujours été le théâtre d’histoires d’amour, mais aussi de séparations, de dangers, de malheurs insoupçonnés.

Cela, Maud Fontenoy ne l’ignore pas.
Mais, sans doute motivée par la certitude que la mer sait aussi, pour ceux qui ne la craignent pas, être un coin de paradis, elle s’y élance à nouveau.

Elle va aller chatouiller, heureuse et confiante, le nez d’immenses terres, là où ces continents que sont l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie font un clin d’œil au Pôle Sud.

C’est que lors de sa récente traversée en solitaire, elle se souvient : "... dans l’Atlantique Nord, un tout petit oiseau blanc avec le dos couleur de jais m’avait tenu compagnie plusieurs jours... La journée, il la passait perché sur la bulle à se faire le plumage et à scruter la surface de l’eau dans l’espoir d’y apercevoir quelque chose à manger... La nuit, il se posait dans un coin du cockpit et faisait le guet pour moi..." 3

Maud Fontenoy s’en va aller, ce samedi ou ce dimanche, chatouiller, à la seule force de ses bras, l’Afrique, l’Amérique et l’Australie avec - qui sait ? - l’espoir de retrouver un petit oiseau blanc au dos couleur de jais et "la mer qui chantonne doucement" sous ses pieds comme pour l’encourager à ne point craindre ses colères passagères...

Raymond Lauret

1 Alain Bombard : “Naufragé volontaire”
2 Raphaëla Le Gouvello arriva à La Réunion, le jeudi 8 juin dernier, après 60 jours de traversée de l’Océan Indien.
3 Maud Fontenoy : “Le Pacifique à mains nues, 7.000 kilomètres et 73 jours d’aventure à la rame” - Préfacé par Patrick Poivre d’Arvor - Editions Robert Laffont

_____Pro_________________________________pos recueillis __________________par D.F-B


La neige, le volcan et Maud de Fontenoy

article paru le Mercredi 11 octobre 2006
En pleine préparation pour le prochain départ de son tour du monde à la voile en solitaire et à contre-courants, Maud de Fontenoy a assisté ce mercredi 11 octobre 2006 au spectacle exceptionnel de la Fournaise en éruption et recouverte d'un blanc manteau neigeux. Basse température oblige, la neige qui est tombée dans la nuit de lundi à mardi sur la région du volcan n'a pas fondu au sommet du Dolomieu. C'est donc couvertes d'une poudreuse immaculée que les deux bouches éruptives ont craché le feu et la flamme ce mercredi

«C'est magnifique, je suis encore sous le charme». Maud de Fontenoy ne cache pas son enthousiasme. Elle vient de survoler en hélicoptère le piton de la Fournaise sous la neige. Elle s'est même posée sur le site et n'a pas résisté à la joie d'une bataille de boules de neige. «Je n'aurai jamais imaginé que cela puisse être aussi beau. J'en ai pris plein les yeux» commente encore la navigatrice.
Alors bien sûr, elle ne regrette pas d'avoir un peu bousculé un emploi du temps surchargé. Avec son équipe, elle s'active en effet à boucler les derniers préparatifs avant son grand départ pour son tour du monde à la voile en solitaire et à contre-courants. Lequel départ, si la mer est clémente, devrait avoir lieu ce dimanche.

Embarquement des marchandises

Alors après son escapade au volcan, Maud de Fontenoy est immédiatement retournée au Port où son bateau le "l'Oréal Paris" est arrimé dans la darse militaire du port Est. Ce mercredi matin était consacré à l'embarquement des provisions. 500 litres d'eau potable, des centaines de boîtes de conserve (légumes, fruits, plats cuisinés), des sachets de nourriture lyophilisée, des pots de confitures… tout ce qu'il faut pour tenir une vingtaine de semaines, seule dans quelques-uns des points maritimes les plus dangereux au monde.
Malgré cela, la navigatrice a trouvé le temps de répondre aux questions des élèves de CM1 et de CM2 de l'école Estella Clain de la Chaloupe Saint-Leu.
«Les enfants travaillent sur un projet pédagogique basé sur le défi de Maud de Fontenoy. Par le biais d'Internet ils vont la suivre tout au long de son parcours» indique Catherine Deselle, coordonnatrice de la ZEP (zone d'éducation prioritaire) de la Chaloupe Saint-Leu.

Cap de Bonne-Espérance

Rappelons que le défi de la navigatrice est qualifié de tour du monde à l'envers, car il emprunte la route habituelle à contre-courant et contre les vents. La jeune femme passera par le cap de Bonne-Espérance. Situé à au Sud-Ouest de l'Afrique du Sud, le point est dangereux pour les bateaux puisqu'il est le lieu de convergence des vents et des courants en provenance de l'océan Atlantique et de l'océan Indien. Le Portugais Bartolomeo Dias qui, du point de vue occidental, a découvert le cap en 1488, l'avait appelé le cap des Tempêtes.

De retour en février ou mars 2007

Maud Fontenoy passera également par le Cap Horn, à l'extrémité sud de l'archipel chilien de la Terre de Feu. Ce point est généralement considéré comme étant le plus au Sud de l'Amérique du Sud. Il marque la limite Nord du passage de Drake (le détroit séparant l'Amérique du Sud de l'Antarctique), et le méridien qui le traverse définit la frontière entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique. Il est dangereux en raison de très fréquentes tempêtes, de vagues géantes et de la présence possible d'icebergs.
Les légendaires et très périlleux 40èmes rugissants et 50èmes Hurlants aux confins des océans Indien et Antarctique sont aussi sur le parcours de la navigatrice.
Maud Fontenoy devrait être de retour à La Réunion en février ou mars 2007.

Témoignages La Réunion Orange_____ Texte et photos : Imaz Press Réunion >>11/10/2006 .
Le quart d’heure de Maud Fontenoy
Publié dans l'édition du jeudi 12 octobre 2006


QUELQU’un - George Bernard Shaw - a dit un jour que, parmi les hommes, "il y a ceux qui voient le monde tel qu’il est et qui demandent : pourquoi ? Et il y a ceux qui voient le monde tel qu’il pourrait être et qui se disent : pourquoi pas ?".

Nous sommes, convenons en, bien plus nombreux à appartenir à la première catégorie. Les seconds, qui voient la Terre telle qu’elle pourrait être, ont les yeux écarquillés, les narines gourmandes d’air frais et les muscles déjà tendus vers l’effort qu’il va falloir consentir pour voguer vers les autres rêves de la vie. Ils ne tiennent pas en place et trépignent d’impatience à l’idée de donner une autre dimension à leur destinée. Ceux-là osent le saut vers un inconnu dont ils s’efforcent de deviner de quoi il pourrait être fait.

Maud Fontenoy est de ceux-là... En 2003, elle affronte à la rame et en solitaire l’immense océan Atlantique. Elle a vingt six ans, l’âge où d’autres songent au bonheur tranquille d’un foyer heureux. Elle vaincra l’Atlantique. Et le bonheur tranquille attendra...

Quelque temps après, ce sera le Pacifique, du Pérou à la Polynésie française, cernée par les requins, les pirates et les tempêtes, mais aussi portée par une belle escorte de dauphins et de baleines, sous un ciel étoilé ou teinté de la féerie des couleurs des couchers de soleil. Pendant près de trois mois, la jeune femme est seule au monde et avance vers le plus grand des bonheurs : un petit bout de Terre ferme sortie de l’océan immense et un bouquet de fleurs avant un bain d’eau tiède et parfumée.

Quand, plus tard, elle écrira le livre qu’elle devait à tous ceux et à toutes celles qui savent qu’il y a en elle un être d’exception, sans nulle malice à notre intention, elle nous apprendra qu’à bord, elle s’est "autorisée à emporter un petit miroir de poche, de la crème pour le visage, une pince à épiler, un déodorant et deux rasoirs jetables. Aussi dérisoire que cela puisse paraître, ces objets sont dans les moments difficiles un moyen imparable pour redevenir moi-même et retrouver le sourire". Et on la croit volontiers quand elle rajoute : "C’est un réel plaisir en mer que de pouvoir prendre un quart d’heure de temps à autre pour m’épiler, me mettre de la crème et me coiffer. Aussitôt après, curieusement, je me sens plus à l’aise, plus heureuse, rechargée d’une énergie nouvelle. Bien sûr, mes douleurs physiques sont toujours présentes, mais mon moral va mieux et je peux repartir au combat".

Désolé pour ceux qui voyaient en Maud Fontenoy une seule athlète aux biceps saillants, peu soucieuse de ces petites choses qui comptent dans la vie d’une femme. Mais il est vrai qu’en regardant notre héroïne, on ne manque pas de se dire que la force vraie n’est peut-être pas que dans notre musculature déployée.

Et ce week-end, ce sera dimanche, quand elle s’écartera du quai du port de la Pointe des Galets où son embarcation est actuellement amarrée, pour s’élancer à la rencontre de son horizon, plus d’un restés à terre aura envie de lui crier bon vent...

Bon vent et courage...

Raymond Lauret _____Vidéo __Pr

La Voix du Nord - 12/10/2006 VOILE

Le rêve à contre-courant
de Maud Fontenoy

 

Après avoir traversé l'Atlantique (2003) et le Pacifique (2005) à la rame, Maud Fontenoy, 29 ans, se lance un nouveau défi : réaliser un tour du monde en solitaire d'est en ouest, sans escale, contre les vents dominants.

Départ samedi de La Réunion.

- Comment vous est venue cette idée de tour du monde ?

" Ma première passion, c'est la voile, avant la rame. Mes parents m'ont embarquée, alors que je n'avais que sept jours, sur la goélette familiale. Nous avons navigué avec mes frères pendant quinze ans dans les mers des Antilles. Je n'ai découvert l'école qu'en terminale ! Mes parents m'ont transmis un grand amour de la mer. Et le tour du monde, c'est le rêve de tout marin... "

- Pourquoi ne pas le faire au cours d'une grande compétition ?

" J'admire ceux qui se lancent là-dedans, mais ce n'est pas tout à fait adapté à mes envies. Moi, je voulais connaître le plaisir de faire ce tour du monde sur un voilier, en solitaire. Je ne veux pas battre un record, juste réaliser un rêve sans arriver le premier. "

- Pourquoi s'élancer à contre-courant ?

" Pour ne pas faire comme tout le monde ! Je n'essaie pas de me distinguer des autres, mais juste d'écouter ce que j'ai au fond de moi. J'ai préparé mon voyage avec de nombreuses écoles, en métropole et à La Réunion. Je veux montrer aux enfants qu'on peut avoir des rêves différents. Je les encourage à en avoir eux aussi. Mon tour du monde, c'est une façon de leur montrer que le bonheur n'est pas toujours confortable, qu'il faut se battre pour y arriver. "

- Comment avez-vous préparé votre bateau ?

" J'ai récupéré un voilier de 26 mètres qui avait été construit pour un tour du monde à contre courant il y a quelques années. Il est plus solide que les autres, avec de grosses cloisons et un profil très fin pour mieux rentrer dans les vagues, notamment en cas de tempête. Il a été baptisé le coffre-fort ! Le seul problème, c'est qu'il est très puissant, donc un peu difficile à manœuvrer... "

- Comment allez-vous gérer la solitude ?

" Elle sera double : face à moi et face aux éléments. Je le sais, ce sera parfois très pesant. Personne ne pourra me donner de coup de main en cas de problème, mais quelque part, c'est aussi très jouissif. Je serai en harmonie totale avec la nature. On ressent une pureté et une grande paix intérieure quand on est seule au milieu d'un océan gigantesque. Et puis j'aurai quand même de quoi me remonter le moral : les enfants m'ont tapissé la cabine de dessins et j'emmène des cadeaux à ouvrir à Noël, que je passerai pour la première fois toute seule. "

- Sentez-vous de l'appréhension à quelques jours du départ ?

" Oui, j'ai peur, bien sûr. Je ne suis pas un super héros ! Ça ne doit pas me paralyser. Je sais que ce sera difficile, mais je veux passer par là. Et quand je rentrerai dans quelques mois, je réaliserai un autre rêve : avoir des enfants et leur faire découvrir la navigation. Je leur dirai ce que j'ai répété aux petits écoliers : assumez ce que vous êtes, quel que soit le projet au fond de vous ! "

PROPOS RECUEILLIS PAR CARINE BAUSIÈRE

Message de Dee Caffari
pour le Livre d'Or

Bonjour Maud,
Sail safe, sail fast and hope the conditions in the Southern Ocean are kinder than they were last year.
Above all else enjoy the experience. Wishing you the very best of luck.
Dee.

Southampton - 11/10/2006


Maud Fontenoy et Paul Vergès à Stella Matutina
«J'ai appris à m'arracher une dent»

article paru le vendredi 13 octobre 2006

À quelques jours de son départ et en plein dans les préparatifs, la navigatrice Maud de Fontenoy donnait une conférence de presse au musée Stella Matutina en compagnie du président de Région Paul Vergès, jeudi 12 octobre 2006. Il lui a dit son adminration, elle nous a dit sa motivation.

La première question fût « pourquoi », et les « parce que » n'ont pas tardé à fuser dans la bouche du président de Région. Paul Vergès et la navigatrice Maud de Fontenoy donnaient jeudi 12 octobre, une conférence de presse commune au musée Stella Matutina à Piton Saint-Leu. Parcequ'elle rappelle aux Réunionnais leur passé de marin aujourd'hui oublié, parcequ'elle donne de l'espoir, et parce que « tout ce qui va faire que les Réunionnais s'intéressent à la mer est positif ». Voilà donc pourquoi le Conseil régional soutient Maud de Fontenoy dans son aventure de tour du monde contre vents et courants.
Paul Vergès voit même en elle un exemple de courage pour les hommes politiques. «Il faut savoir affronter l'opinion si on a la conviction de la justesse de ses analyses », déclarait-il.

Certainement pas le temps de lire

À quelques jours du grand départ, Maud de Fontenoy se montre plus pragmatique et pourtant étonnement détendue. Au détour d'une phrase, la navigatrice concède à peine se sentir un peu angoissée mais répond aux questions des journalistes avec naturel et générosité. Si elle a peur d'oublier des choses? Bien sûr! Lors de sa dernière traversée, elle a dû se laver les dents avec un peigne à cils parce que qu'à force de faire des listes et des listes, elle avait oublié l'essentiel. Cette fois, elle a déjà prévu deux brosses. Si elle a pris des livres? Oui, mais elle n'aura certainement pas le temps de les lire. « Je dormirai par tranche d'une demie heure, la fatigue arrive vite, surtout les premiers jours où on est souvent malade. Il faut juste tenir le coup jour après jour », explique-t-elle. Celle qui diffuse du rêve auprès des écoliers, défend la nature et voudrait partir avec son petit frère, Nicolas Hulot ou sa meilleure amie selon les circonstances appréhende le départ et le Cap Horn, a appris à se faire des points de suture ou s'arracher une dent...
Une leçon de courage.

______________________________ Texte et photos : Imaz Press Réunion >>11/10/2006 .

Mis en ligne le:13/10/2006


Challenge de Maud Fontenoy

Paul Vergès :
« des leçons pour La Réunion »

La jeune navigatrice a rencontré le jeudi 12 octobre dernier la presse au Musée Stella Matutina, aux côtés du président du Conseil Régional, Paul Vergès.


Voile - Tour du monde en solitaire et à contre-courants
Maud Fontenoy sur le départ

article paru le Samedi 14 octobre 2006

Si la mer le veut bien, Maud de Fontenoy prendra le départ de son tour du monde à la voile en solitaire et à contre-courants en milieu de journée ce dimanche 15 octobre 2006. Le départ et le retour de cette grande aventure se feront de La Réunion

Photo Remi Ravon

Convoyant le" l'Oréal Paris" depuis la Rochelle, Maud Fontenoy, son père, son frère et son compagnon sont arrivés à La Réunion le vendredi 8 septembre. La navigatrice n'a pas eu beaucoup de temps pour. Il a fallu d'abord réparer le bateau et notamment la grand-voile endommagée lors d'une tempête essuyée au Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud). La jeune femme a aussi effectué un aller-retour en métropole où elle a plusieurs rencontres avec des écoliers sur le thème de la protection de l'environnement.

À l'envers

Elle a animé le même type de rencontres à La Réunion où elle est revenue début octobre.
Maintenant, à quelques jours du grand départ,
Rappelons que le défi de la navigatrice est qualifié de tour du monde à l'envers, car il emprunte la route habituelle à contre-courant et contre les vents. La jeune femme passera par le cap de Bonne-Espérance. Situé à au Sud-Ouest de l'Afrique du Sud, le point est dangereux pour les bateaux puisqu'il est le lieu de convergence des vents et des courants en provenance de l'océan Atlantique et de l'océan Indien. Le Portugais Bartolomeo Dias qui, du point de vue occidental, a découvert le cap en 1488, l'avait appelé le cap des Tempêtes.

De retour en février ou mars 2007

Maud Fontenoy passera également par le Cap Horn, à l'extrémité sud de l'archipel chilien de la Terre de Feu. Ce point est généralement considéré comme étant le plus au Sud de l'Amérique du Sud. Il marque la limite Nord du passage de Drake (le détroit séparant l'Amérique du Sud de l'Antarctique), et le méridien qui le traverse définit la frontière entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique. Il est dangereux en raison de très fréquentes tempêtes, de vagues géantes et de la présence possible d'icebergs.
Les légendaires et très périlleux 40èmes rugissants et 50èmes Hurlants aux confins des océans Indien et Antarctique sont aussi sur le parcours de la navigatrice. Maud Fontenoy devrait être de retour à La Réunion en février ou mars 2007.

______________________________ Texte et photos : Imaz Press Réunion >>14/10/2006 .
Haut de Page