ULTIMA CORDILLERA 2006 Aux origines du monde
___Samedi 8 Avril 2006
Cordilla Darwin
Ultima Cordillera
la dernière terre inconnue

Clot, Christian

Collection : La traversée des mondes
Parution le 01.06.2007

Ultima cordillera la dernière terre inconnue Dans la région des cinquantièmes hurlants, en Terre de Feu chilienne, au point de rencontre de deux océans, l'Atlantique et le Pacifique, et des vents venus d'Antarctique, se dresse, comme un dernier sursaut des Andes, la Cordillera Darwin. Le climat y est l'un des plus violents du globe, la nature y est aussi impitoyable que grandiose. Est-ce pour mieux protéger des incursions humaines la cité mythique qui abrite les dieux patagons ? C'est là, au coeur d'un des derniers territoires encore inexplorés du monde, que Christian Clot vient de mener, seul, sa troisième expédition. Et, enfin, il s'est fait accepter par cette ultime cordillère... cette terre inconnue, dont il était tombé amoureux, en 2002, lors d'un tour en voilier de la Terre de Feu, tout comme Magellan qui, en 1520, la découvre, ou l'himalayiste Eric Shipton, qui avoua avoir « découvert l'endroit où [le] conduisait tous [ses] rêves ».

Christian Clot, jeune explorateur franco-suisse de 34 ans, est aussi photographe-réalisateur et conférencier. Il est membre de la Société des explorateurs français.

Ultimaterra, Karine MEUZARD et Christian CLOT vous présentent :
Ultima Cordillera 2006,
Retour de Christian Clot de la Cordillera Darwin !
Vendredi 5 Janvier 2007

3 janvier 2007 : Retour de Christian Clot de la Cordillera Darwin !

Christian Clot vient de terminer l'expédition Ultima Cordillera 2006, dans les montagnes de la Cordillera Darwin en Terre de Feu chilienne. Une aventure en solitaire, sans assistance, dans l'un des derniers lieux à ciel ouvert encore inexplorés sur terre. Au cours de cette expédition, il a pu pénétrer dans la partie inexplorée, devenant le premier homme à effectuer un parcours dans la partie centrale de ces montagnes. Il a également réalisé deux sommets vierges de 1700 m et 2200m.

L'explorateur s'est fait débarquer, avec 120 kilos de matériel, au fond d'un fjord, d'où il lui il a fallut chercher un accès vers le centre des montagnes, puis dans les montagnes, sans aucune indication préalable. Première mondiale, cette aventure a surtout été une découverte sensitive et en profondeur d'un univers encore méconnu et en pleine mutation.
La météorologie et le terrain glaciaire très torturés auront été ses principales difficultés avec des rafales à 245Km/h, des journées à 130 km/h de moyenne, des températures ressenties jusqu'à -35°C et presque aucune journée sans précipitation. De plus, l'enneigement peu important a rendu le terrain très ouvert, avec de nombreuses crevasses et barrières de sérac.
Au cours de son trajet, il a également mené quelques travaux scientifiques en ramenant des échantillons d'insectes vivant dans les glaces, des données météorologiques et effectué des tests physiologiques. Ces différentes données vont maintenant être analysées par les laboratoires français, chiliens et suisses, dont les Muséums d'histoire naturelle de Santiago et de Paris, la CEQUA de Punta Arenas ou l'IRD en France.
Cette expédition était organisée par la Société des Explorateurs Français et Ultimaterra. Elle était placé sous le Haut Patronage du Ministère des Affaires Etrangères et les parrainages de la Société de Géographie, la FFME et le navigateur Philippe POUPON

Communiqué de ULTIMA CORDILLERA 2006 du 4 janvier 2007 - KAIRN.com

Exploration au Chili: voyage au bout du possible en cordillère Darwin
12.01.2007

Christian Clot, alpiniste franco-suisse de 33 ans, a réalisé au mois de décembre dernier, en solitaire, sans assistance, une "première mondiale" en explorant la partie centrale de la cordillère Darwin, queue australe de la cordillère des Andes en Terre de Feu chilienne.
Il est tombé dans des crevasses, a été emporté par une coulée de neige, a tremblé sous les explosions de compressions de glace, affronté des vents de 245 km/h et des déluges de neige et de pluie.
"Je l'ai fait. C'était une idée folle. J'en suis revenu. Je n'y retournerai plus", raconte-t-il à l'AFP, à son retour à Paris.
Le jeune explorateur ne colle en rien à l'image communément admise de "l'aventurier professionnel médiatisé". C'est un garçon doux et un rien rêveur, modeste et dont le léger accent helvétique colorie les mots d'un brin de nonchalance.
La cordillère Darwin à qui le naturaliste Charles Darwin donna son nom après en avoir parcouru les contreforts en 1836, était son "inaccessible étoile" depuis cinq années.
Il y fit deux expéditions en 2004 et au printemps 2006 avec des scientifiques chiliens, mais échoua chaque fois à en explorer la partie centrale jamais parcourue par l'homme.
Il décide d'une ultime tentative à l'automne 2006. "Mes amis -Christian est membre du comité directeur de la Société des Explorateurs Français- ont tenté de me dissuader devant la dangerosité de l'entreprise en solitaire", dit-il.
Mais il repart pour Punta Arenas, dernière ville chilienne sur le détroit de Magellan, pour préparer son expédition qu'il entame début décembre. Il se fait déposer par bateau au pied de la cordillère.
Il a 130 kg de matériel dont 90 de nourriture. Allers et retours incessants pour acheminer le tout à son camp de base, sur la cordillère. Le 2 décembre, il est à pied d'oeuvre. Sa position, sur le GPS est de 69°45 de longitude ouest et 54°35 de latitude sud.
Pour la première fois, un pied d'homme laisse son empreinte sur la partie centrale de ce confetti de terre émergée du globe dont le théoricien de l'évolution des espèces dira à la fin de sa vie: "Il me reste deux images, les Galapagos et la cordillère Darwin". Crampons aux pieds et piolet à la main, sac sur le dos, il entreprend, pas à pas son périple inédit, en sondant devant lui la résistance de la couche neigeuse.
"Au fur et à mesure de mon avancée, je constatais que la réalité était pire que mes prévisions", raconte-t-il. "Aux plateaux parsemés de profondes crevasses masquées par la neige, succèdent des pentes et cascades de glace avec d'instables séracs, dans un paysage sans cesse en mouvement, qui se métamorphose en quelques heures sous le vent très violent et les fortes précipitations quasi-permanentes de neige et de pluie", décrit l'explorateur.
Il gravit deux sommets vierges de 1700 m et 2200 m. Il dort, blotti dans sa petite tente, d'un sommeil troublé par les grondements du vent et les fortes explosions qui ponctuent les violentes compressions de la glace en mouvement.
"Je suis tombé quatre fois dans des crevasses invisibles", lâche-t-il d'un ton égal. Mais c'est à la mi-parcours que son destin a failli basculer. "Je rejoignais ma tente en descente d'une pente glacée et neigeuse. Et soudain, le grondement en amont et la masse blanche qui se détache. J'ai eu beau courir, la coulée de neige épaisse m'a rattrapé, englouti et emporté sur 250 mètres de dénivelé. Je me suis dit, +c'est fini+. Choqué mais conscient, enfoui sous la couche, j'ai creusé comme un fou lorsque ça c'est arrêté. Et je suis sorti. Je ne devais pas mourir ce jour là".
Christian Clot est venu à bout de son exploration le 27 décembre. Il a ensuite rejoint Punta Arenas par les fjords et canaux, en pagayant sur son kayak pendant 36 heures.
"Ce fut une aventure, rien qu'une aventure...", dit-il.

12H00 Le Journal en direct

Ultimaterra, Karine MEUZARD et Christian CLOT vous présentent :
Ultima Cordillera 2006,
l'expédition actuellement en cour !
Nouvelles d'Ultima Cordillera 2006... la suite
jeudi 4 janvier 2007

Bonjour à tous,

Avant toute chose, avec à peine un peu de retard, je vous souhaite a tous une excellente année 2007 avec mes meilleurs vœux de réussite. Même si la réussite n'arrive pas toujours au moment que l'on espère et de la manière que l'on a imaginé !

Me voici de retour de l'expédition Ultima Cordillera 2006 en Cordillera Darwin. Une aventure soutenue, riche en rebondissements et en émotion, qui met un terme –du moins pour la partie "terrain"- a cinq ans de recherches, de découvertes et trois expéditions dans ces montagnes du bout du monde. Cinq ans… Un chiffre qui me laisse songeur tant je peine à me dire que tout ce temps a passé depuis la première fois que j'aperçus, en février 2002 avec Karine Meuzard, les sommets taillés par les tempêtes de l'ultime chaîne des Andes. Cinq ans pratiquement totalement consacrés à cet univers, presque aveuglément, entre recherche historiques, scientifiques et désir de connaissance tant subjective qu'objective… une forme de quête pour comprendre ce sentiment si puissant qui nous a marqué, et qui a marqué tous ceux qui s'en sont approchés. A la recherche également de cette cité perdue, cachée par les murailles sommitales des monts enneigés, à laquelle croient les marins-pêcheurs des fjords patagons, à laquelle croyaient certains groupes d'Indiens aujourd'hui disparus. Une citée irréelle, bien entendu, qui ne se construit que dans le cœur, mais qui a conduit nos pas vers ces montagnes… Oui, cinq ans pour un lieu, si infime à l'échelle du globe, mais porteur de tant de rêves, porteur de cette idée que l'exploration est encore possible à la surface de notre monde. Exploration physique, terrestre ou exploration intérieure et découverte de soi… Je ne sais aujourd'hui quelles découvertes sont les plus importantes…. Il est trop tôt encore. Je réalise à peine que me voilà revenu dans une forme de sécurité –bien que l'on puisse mourir dans son lit !- et de chaleur. Comment savoir alors quel sentiment prédomine, entre joie ou tristesse, de penser que je suis arrivé au bout de ce qui, d'une idée folle, s'est transformée en trois expéditions Ultima Cordillera : 2004 avec Karine Meuzard et Raphaël Escoffier, comme une découverte initiatique. Printemps 2006 avec Karine, trois scientifiques et un caméraman pour jalonner les bases scientifiques…

Et enfin cette dernière expérience, en solitaire, avec la réalisation de deux sommets et finalement l'accès et un trajet dans cette partie inexplorée, tant espérée, bien que sans en avoir fait l'entière traversée. Une balade pour glace fuégienne mise en musique par le grand orchestre des airs, avec Mwono* comme premier violon, les avalanches aux grosses caisses, les chœurs des silences du vide et votre serviteur comme soliste improbable au sein de cette composition démesurée… Points d'orgues, fortisimo et autres adelante à foison… et cette impression inégalée de vivre, avec cette symphonie, une expérience absolument unique. Que dire de ces instants, seuls, sur ces terres mouvantes encore inviolées ! Il est trop tôt sans doute. Une fois n'est pas coutume, je peine aujourd'hui à parler tant elle fut intense, en difficulté comme en bonheur (et pis faut bien laisser un peu de mystère pour donner envie d'acheter le livre, non mais !).

Seule certitude : Je ne retournerai plus en Cordillera Darwin ! Aux derniers jours de cette aventure, c'est cette évidence qui s'est imposée a moi, sans que j'y aie vraiment réfléchi, sans que cela aie été un but. Parce que je sais être arrivé au bout de ce que je suis allé, sans le savoir, y chercher. La vie.

Alors maintenant… Quelques jours pour le réaliser, profiter de cette joie, pleurer de cette perte, puis… reprendre la route ! Envoyer les insectes prélevés –deux types différents plus des larves en des points et altitudes variées- aux différentes personnes concernées, de même que pour les données météos, photographiques ou encore physiologiques… écrire… monter… laisser vivre ces dernières semaines, mois, années, quelques temps… et puis assurément l'envie de repartir aura eu le temps de se refaire une santé… assurément oui. Mais sans doute vers des contrées plus chaudes. Et surtout sèches tant qu'à faire… Mais qui peut dire ce que sera demain. Je peine déjà presque à savoir ce qu'était hier !

Vous serez naturellement tenu informés de la suite des évènements au travers des newsletters a suivre…

Merci à tous ceux qui ont cru en ces aventures fuégiennes, ceux qui les ont soutenues, suivies… et comme ont dit… Restez en ligne !

A bientôt pour plus d'informations,
Christian Clot et l'équipe Ultima Cordillera 2006.

*Dieux des montagnes et des tempêtes .

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samedi 21décembre 2006

Quelques infos brèves d'Ultima Cordillera 2006. Christian Clot a réussi à rejoindre la partie inexplorée de la Cordillera Darwin par le versant nord et à effectuer un trajet au sein de celle-ci, lui permettant entre autres de faire l'ascension de deux sommets vierges, et de collecter de nouveaux échantillons d'insectes des glaces.
Il est actuellement en train d'effectuer les portages du retour et communiquera de plus amples informations sur l'aventure quand il aura mis pied à terre d'ici un certain nombre de jours encore. En attendant, bonnes fêtes ! .

Ultima Cordillera.

 

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samedi 25 novembre 2006

Apres quelques jours à Punta Arenas pour remettre en état homme et matériel, en particulier tous dessaler, Christian Clot est reparti pour les montagnes de la Cordillera Darwin.
Il s'est fait déposer au fond d'un fjord du Nord des montagnes, avec tout son matériel de montagne, assez de nourriture pour parer à toute éventualité et un kayak, afin de pouvoir trouver le meilleur endroit pour entamer sa montée dans les parois toujours raides qui surplombent les fjords. Depuis quelques jours, les vents sont arrivés. Il sont déjà très puissants, annonçant d'après les anciens une année de forte rafales. Cela va compliquer la tâche de progression, en particulier sur les arrêtes en altitude où les rafales sont toujours imprévisibles. Mais qui peut vraiment prédire la météorologie ici ? En contre partie, les journées sont les plus longues de l'année et un peu plus chaude. La plage de débarquement n'en est que plus agréable sous un jour passager de soleil.
Actuellement, le temps est à la pluie à nouveau ..

Et maintenant ? A nouveau seul pour une période indéterminée dans cet univers sans concession, Christian va une fois de plus tenter de réaliser cette idée de traverser la partie inexplorée de la Cordillera Darwin. Réaliste ou non, ce rêve est celui qui l'a conduit jusque là, et qui continue de le faire avancer. Mais si l'envie est là et toujours aussi forte, si l'ambition demeure, il reste une certitude : Arriver à fouler la partie inexplorée serait déjà une immense satisfaction.. Voir cet univers tant de fois imaginé depuis un sommet serait l'aboutissement d'un rêve.. Traverser ces montagnes en solitaire, une chance inouïe ! Mais la chance se construit et ne s'offre qu'a ceux qui tentent. Et c'est bien ce que va faire Christian, dans cet ultime expérience dans les montagnes du bout du monde, qui voient pour la première un homme seul venir a leur rencontre.
Retour prévu fin décembre/ début janvier 2007.

Ultima Cordillera.

 

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samedi 18 novembre 2006

Bonjour à tous,

Quelques nouvelles d'Ultima Cordillera et de Christian Clot :

Le débarquement depuis le bateau Punta Arenas - Puerto Williams a été un peu complique : Repoussé une première fois en raison de l'état de la mer, le second passage a été le bon. Le canal Beagle était à nouveau passablement agité, mais j'ai tout de même pris la décision de débarquer cette fois-ci. Avec mon zodiac, moteur équipement et moi, le poids de plus de 400 kilos rendait finalement l'embarcation assez stable pour naviguer sur la distance relativement courte dans le canal, avant d'enter dans la Bahia Espagna, mieux protégée et donc plus tranquille. Il faisait alors déjà nuit, mais les repérages photos et relevés GPS ont bien joué leur rôle, et j'ai assez facilement trouvé une première plage pour la nuit.
Le temps s'est calmé quelques instants, et j'ai eu l'espace d'un instant, la vision fugitive des montagnes imposantes qui m'entouraient... J'étais bien de retour en Cordillera Darwin... certes trempé à l'eau de mer, mais en montagne tout de même.
Je me trouvais en ce point a 11 kilomètres en ligne droite et un peu plus de 17 kilomètres avec les méandres du fond du fjord ou se trouve l'unique point de débarquement permettant, grâce à un décrochement dans les parois verticales, de monter vers le centre des montagnes.
Une distance que je me suis empressé, dès le lendemain, de chercher à parcourir. Sans succès. Des le troisième kilomètres, je me suis trouve face à des glaces flottantes plus ou moins grosses, mais de plus en plus nombreuses, jusqu'à remplir totalement la baie après un coude, a un peu plus de 5 kilomètres de la destination finale... Une couche de glaces flottantes compactes, impénétrable en zodiac et trop dissociée néanmoins pour pouvoir y marcher. Une frontière a priori infranchissable.

Les jours suivants, je me suis employé à la franchir néanmoins, espérant que les tempêtes de la nuit et le courant pouvait à certain moment ouvrir des brèches dans le tapis glaciaire, je suis retourné voir chaque jour, prenant le risque qu'un morceau de glace ne frappe et ne rompe l'hélice. J'ai tenté de fabriquer un chasse-glace à l'image de nos chasse-neige, avec du bois a l'avant du bateau. Mais je n'ai réussi qu'à avancer de 100 mètres de plus. Frustrant tout de même, je ne sais pas à quoi j'avais cru, mais j'ai été très déçu de ma splendide construction que, de dépit (et aussi parce qu'elle ne me servait en fait a rien), j'ai laissé sur place.
Ai-je trop forcé sur le moteur lors de cette tentative ? Toujours est-il qu'il a fini par serrer... et donc ne plus fonctionner, dans un moment assez mauvais alors que le vent et la tempête s'étaient levés qui aurait pu mal se terminer... Mais qui m'a juste vu revenir fatigue après un passage à l'eau et pas mal d'heures de rame dans des conditions sévères de mer.
Moteur irréparable et bras fatigué (sic) je perdais de même mon seul moyen de me réchapper de la baie en cas de problème... ou bêtement pour rentrer, puisque je devais absolument rejoindre le centre du Beagle pour être pris au passage. Après consultation par téléphone satellite, pas question que le bateau envoie une annexe me chercher. Logique au vu des hauts fond de l'entrée, qui peuvent être dangereux.
Bateau inutile, j'ai lancé plusieurs reconnaissances terrestres pour tenter de parcourir par le fil de crête au-dessus de la baie la distance me séparant de... mon point de départ d'expédition (si tant est qu'elle n'ait pas encore débuté) Mais comme je le savais avant même d'aller voir, cette option n'était pas envisageable, dans un terrain fracasse, aux nombreuses parois rocheuses ou glaciaires représentant parfois plusieurs centaines de mètres pour la plus importante. Peut-être franchissable, mais cela aurait représente une expédition de plusieurs semaines, mois, en soi, en me demandant l'ensemble de mon énergie et de ma nourriture... pour n'avancer que jusqu'au fond du fjord. Un objectif bien éloigne de mon but premier, en soi inutile.
J'ai donc pris la décision d'abandonner provisoirement l'accès aux montagnes par cette baie et de me rabattre sur un autre accès, sans doute à nouveau par le nord, par un fjord que je connais mieux : J'en sais les difficultés, mais aussi les avantages. Aussi j'ai décidé de retourner à Punta Arenas, soigner mon matériel qui souffert tant du mauvais temps que de l'eau de mer, et un peu moi en même temps.
Restait le problème du moteur et de sortir de la baie avec le zodiac chargé. Sans pouvoir demander d'autorisation officielle, j'ai donc décidé d'aider un peu le bateau à être oblige de me récupérer... Le jour dit du passage du bateau, je me suis sorti de la baie a la rame pour me laisser dériver dans le canal et ses trois nœuds de courant. Une fois la barque en vue, il m'a suffit de les appeler à l'aide d'une fuse pour voir la tranche arrière du bateau s'ouvrir pour me récupérer... et sans même avoir besoin de dévier de route. Une chance pour eux comme pour moi. Je précise néanmoins que les marins de cette embarcation sont des gens adorables et qu'ils essaient très heureux de me récupérer. J'ai été soigne comme un roi durant les deux jours de mer avec eux...

Me voila provisoirement donc à nouveau a Punta Arenas, jusqu'au début environ de la semaine prochaine ou je repartirai à la poursuite de cet objectif illusoire mais si important pour moi, connaître ces montagnes dans leurs parties les plus secrètes. Je sais qu'il me manque une partie de matériel pour cet accès imprévu, mais les programmes sont faits pour être changes. Je ne cesse de me dire que la chance peut tourner, et que le terrain, les montagnes, cette fois, me laisseront un espace de vie, une trouée dans leurs tempêtes... Je ne pourrai que voir sur place, et c'est le merveilleux des expéditions.
Je sais déjà cependant que, cette fois, au bout de cette expédition et quoi qu'en soit le résultat, j'aurai termine ma quête, et que je ne reviendrai plus ensuite en Cordillera Darwin. Ce sera mes ultimes pas sur les glaciers de ces lieux. Et cela me donne une force et une sérénité que je n'ai peut-être encore jamais connu ici.
Alors quelques jours de vie, de monde et de musique, pas mal de travail pour tout remettre en état... et à nouveau la joie de monter sur un bateau, de repartir..... Partir, assurément pour mieux revenir. Comme toujours !

A bientôt, je vous tiendrai au courant de mon départ en début de semaine prochaine,

Christian

 

Ultimaterra, Karine MEUZARD et Christian CLOT vous présentent :
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mardi 29 août 2006

Bonjour à tous,

L'été touche à sa fin, les vacances (pour ceux qui en ont eu bien entendu.) se terminent et les affaires reprennent ! Il en va un peu de même pour nous. Après plusieurs semaines sans nouvelles, en raison de plusieurs modifications, voici les dernières actualités d'Ultima Cordillera, aux origines du monde, de Karine Meuzard et de Christian Clot.
La vie des aventuriers est faite comme pour tous ceux qui poursuivent (ou sont poursuivis par) une passion de deux fils distincts :
Le fil que vous connaissez, celui des voyages et des expéditions, qui nous voit monter des projets et suivre des rêves de connaissance et d'exploration en des terres nouvelles et fortes, comme l'est la Cordillère de Darwin.
Et puis l'autre fil de la vie ordinaire, dont nous ne parlons jamais dans nos communications, parce que nous appartenant comme à chacun, domaine privé où se mélangent soucis de l'existence quotidienne, travail, famille, amours, tempêtes et événements extraordinaires.

Ayant vécu en mélangeant les deux fils durant les premiers voyages, Christian Clot et Karine Meuzard ne partagent, ces dernières années, plus que le fil des expéditions qui leur permet de partir ensemble sur des projets communs, qui leurs sont chers.
Cependant, derrière cela, le fil de la vie ordinaire et extraordinaire a continué à dérouler son cours pour chacun et, pour une fois, vient quelque peu perturber le fil des expéditions pour Karine qui découvre actuellement avec son nouveau compagnon la plus grande des aventures qui soit, celle de donner la vie !

Aussi bien entendu, malgré l'envie et la passion qui l'attache à la Cordillera Darwin, il ne lui est physiquement plus possible de partir dans un endroit aussi extrême et isolé et ne participera par conséquent pas à l'ultime étape de cette découverte des montagnes du bout du monde cet automne.

Elle suivra donc l'expédition en base arrière et au travers de ses dessins ! Car bien-entendu Christian Clot de son côté poursuit l'aventure Ultima Cordillera 2006, avec la traversée de la partie inexplorée de la Cordillera Darwin. Un défi qui prend un sens nouveau pour lui, mais qui ne modifie en rien son désir de connaissance de ce milieu.

Le départ est prévu de France pour fin septembre pour une expédition d'un peu plus de deux mois. Plusieurs points logistiques sont encore à résoudre pour mener à bien cette aventure, dont la décision la plus importante de partir en solitaire ou avec un autre compagnon de cordée au vu des problèmes liés à l'isolement, au terrain et à la météorologie. Le deuxième membre éventuel n'étant pas encore défini.

Mais Ultima Cordillera, c'est un tout et les travaux attachés à l'expédition, concernant la connaissance générale, ou les études scientifiques sont toujours d'actualité.
Les études effectuées lors de la première partie de l'expédition, en mars, ont apporté finalement des résultats positifs. Loin d'espérer mener des études extraordinaires, le but était avant tout de montrer la faisabilité et l'intérêt de travaux sur le terrain, de lancer une étincelle. C'est chose faite, puisque des monitorings à long terme sont désormais prévu avec la CEQUA, le groupe d'investigation de Punta Arenas et divers partenaires.

  • Les insectes découverts sur le glacier Marinelli -une première fois en 2004 puis cette fois-ci avec des échantillons- sont finalement au nombre de deux. Des insectes de la famille des plécoptères, vivant dans les glaces et les eaux glacées, long de 1 à 2 cm. Et des larves dont on ne connaît actuellement rien. Dans les deux cas, cela semble être de nouvelles espèces, même si les plécoptères sont proches cousins d'une autre espèce dite "Dragon de Patagonie" découverte sur le Hielo Patagonico Sur, a quelques centaines de kilomètres de là. Vous pourrez en savoir plus sur les résultats de ces travaux sur le site Internet !
  • Autres actualités : Un premier livre Ultima Cordillera sortira au printemps 2007 aux éditions Arthaud, sur les différentes expéditions Ultima Cordillera.
  • Nous seront présents mardi prochain le 05 septembre au Café de l'Aventure, Zango Bar, rue du Cygne à Paris pour présenter brièvement ce nouveau départ.
  • Une autre nouvelle malheureuse celle-ci : Nous déplorons la disparition de Patrice Dheu, directeur de la Société Vertical (ex-Francital) cet été en montagne. Patrice et sa société a été l'un des premiers à nous soutenir et à croire en nos expéditions, et son apport dans le monde de l'aventure française était important.

Voici pour les nouvelles, bonnes ou moins bonnes, d'Ultima Cordillera 2006. Les dates du prochain départ et les possibilités de suivre cette aventure vous seront rapidement communiquées.

Avec nos plus aventureuses salutations

A bientôt !
Contact : contact@ultimaterra.com

ULTIMA CORDILLERA 2006, aux origines du monde
Avec le Haut Patronage du Ministère des Affaires Etrangères, les parrainages de la Société de Géographie, la FFME et le navigateur Philippe POUPON
CONFERENCE DE PRESSE au CAPE
Mardi 02 mai 2006 a 11h00

En présence de :

  • Christian Clot, explorateur et auteur, chef de l'expédition.
  • Karine Meuzard, exploratrice et dessinatrice
  • Jean-Jacques Menier, entomologiste, directeur de recherche au Muséum d'Histoire Naturelle.

"L'expédition Ultima Cordillera 2006, réalisée dans les montagnes de la Cordillera Darwin en Terre de Feu chilienne, un lieu majoritairement inexploré parmi les moins connus à ce jour, est de retour après un mois d'exploration et d'observations.
Les explorateurs et scientifiques ont pu ramener des données météorologiques et glaciologiques, ainsi que des échantillons d'une nouvelle espèce d'insectes, vivant dans la glace par très grand froid.
Ils ont également pu observer les effets du réchauffement climatique, dans une région encore vierge de trace humaine, posant de nombreuses questions en terme environnemental. "

Christian et Karine ont su nous faire entrevoir avec enthousiasme l'attachement si particulier, qui peut même nous paraître étrange, pour cette terre extrême qui s'est emparé d'eux dés leur premier contact il y a deux ans.
Dans ces lieux les conditions si dures ne peuvent conduire ces âme d'exception qu'à un contact intime avec eux mêmes seuls et mutuellement et avec l'essence de la nature dans son aspect le plus dépouillé.

" Ultima Cordillera 2006, aux origines du monde, ce sont cinq défis que les explorateurs se proposent de relever. Cinq défis, non pas comme une compétition, mais comme cinq envies de découverte liée à la Cordillera Darwin , à son milieu et à l'humain."
Défis exploratoire, sportif, humain, scientifique et environnemental !

Ces lieux perdus au bout du monde, outre leur charme âpre et difficile, se révélent d'une importance cruciale :

  • Sur la météorologie, c'est là que les dépressions des 50émes hurlants, nées dans le Pacifique, rencontrent leur seul obstacle avant de pénétrer dans l'espace Atlantique et influencer le climat jusque dans nos climats. Dans les tourbillons créées dans ces sommets désolés se tient sans doute une clé du temps de nos régions.
  • Pour l'étude de la glaciologie ; ces dépressions relarguent leur humidité sur les sommets dans un apport exceptionnel de neige ; par contre le bas des glacier est soumis à une fonte accélérée ; de ce fait l'avance et l'évolution de ces glaciers est unique.
  • Ces lieux, épargnés par l'influence humaine directe, peuvent constituer un témoin de l'évolution environnementale globale et du réchauffement climatique. Le glacier né ce ces sommets s'est particulièrement raccourci malgré l'apport important de neige à sa source.
  • Dans cette glace la vie a été trouvée sous forme de petits insectes proche des " Dragons de Patagonie " étudiés déjà par le Professeur Jean-Jacques Menier et dont le film de la découverte en plongées sous la glace avait reçu le prix du Jury du Festival Mondial de l'Image Sous Marine 2005.

La première partie scientifique de l'expédition a apporté une foule de résultats nouveaux pour le joie des chercheurs mais pour la seconde partie d'exploration sportive Christian et Karine se son heurtés à un aspect du glacier si perturbé et des conditions climatiques si instable que la progression s'est révélée rapidement trop dure et risquée.
Un léger accident de Christian les a contraint à retourner provisoirement en France biens résolus cependant à reprendre leur tentative en octobre prochain !
Jean-Jacques Menier, passionné par les petites bêtes déjà récoltées, est impatient d'avoir de nouveaux échantillons.

Equipe scientifique : Pour la première partie de l'expédition.

Bernard Francou
F, 51 ans - Glaciologue, professeur à l’Université de Grenoble et directeur de recherche à l’IRD (Institut de la Recherche et du Développement).

Marcelo Arevalo
CL, 47 ans -
Ingénieur
auprès de l’Université de Punta Arenas.
José Araos
CL, 30 ans -
Géographe-Topographe
pour la CEQUA
de Punta Arenas
Equipe cinema : Pour la première partie de l'expédition.
Roland Théron,
F, 45 ans - Cinéaste.
Cinéaste depuis 22 ans pour de nombreux documentaires.
Il est spécialisé dans le film en conditions difficiles. (Thalassa, Raid Gauloise, Envoyé spécial, magazine Montagne, la marche du siècle...etc).
 
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