Très ému, dans une ambiance bon-enfant animée par la fanfare, le futur capitaine a remercié tous ceux qui l'ont aidé en finissant par croire en son projet insensé, des voisins aux médias, en passant par les élus et même les ouvriers des Chantiers de Saint-Nazaire venus en 1998, sur leurs congés, l'aider à souder le bateau.
Chaudes larmes
D'abord fasciné par le "France", François Zanella est parvenu à récupérer les plans du "Majesty of the Seas" construit par les Chantiers de Saint-Nazaire. Il s'est lancé dans la réalisation de la maquette géante en 1994, investissant chaque mois dans ce projet les mensualités du crédit de sa maison qu'il a fini de payer, avant d'être soutenu par des entreprises qui lui ont fourni du matériel ou par l'organisation de journées portes-ouvertes sur son chantier.
Sur les rives de la Sarre , un grand silence a accompagné le bateau lorsque la puissante grue de levage de 800 tonnes l'a lentement soulevé de ses cales devant les élus, les sponsors de l'aventure, les objectifs des caméras et les enfants grimpés dans les arbres. Son armateur, très inquiet au début de la cérémonie, a paru soulagé lorsque le navire s'est posé sur l'eau, craignant qu'il se mette de travers. Lorsque il a mouillé dans la Sarre , des cornes de brume se sont mises à sonner et son capitaine a fondu en larmes: "Il est encore plus beau sur l'eau", a-t-il lancé.
La marraine du bateau, la navigatrice Maud Fontenoy, s'est dite "éblouie par la persévérance et l'enthousiasme" de M. Zanella. D'une main de maître, la rameuse de l'Atlantique a brisé d'un coup net la bouteille de champagne sur la proue du "Majesty of the Seas".
Amarré au port de plaisance de Sarreguemines, le paquebot, dont il faut encore installer les moteurs, attendra le printemps 2006 pour naviguer sur les rivières et canaux français et européens.
Fr3 - - journal 23 juin - 12/419/20 |